Depuis 2011, le salaire de base du patron de l’UBS est de 2,5 millions de francs. Il en sera de même pour Sergio Ermotti, CEO de la nouvelle super-banque créée par le rachat de Credit Suisse (CS) par l’UBS, à partir de la semaine prochaine.
Chez Swiss Re, le banquier de 62 ans gagnait davantage, avec 3,8 millions de francs, en tant que président du conseil d’administration. À la tête de l’UBS, il ne devrait toutefois pas se contenter de 2,5 millions de francs. Sergio Ermotti pourra bénéficier d’un bonus s’il remplit ses objectifs.
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L’année dernière, Ralph Hamers, le CEO de l’UBS de l’époque, a empoché 11,5 millions de francs. Soit 9 millions de bonus. Lors de sa dernière année à la tête de l’UBS en 2020, Sergo Ermotti avait même reçu un bonus encore plus exorbitant: près de 11 millions de francs. Le montant du bonus pour cette année reste à déterminer. Il faut notamment prendre en compte que l’UBS va significativement gonfler avec le rachat de CS.
En Suisse, Ralph Hamers était jusqu’à présent le banquier le mieux payé du pays. Quant à Martin Scholl, chef de la banque cantonale zurichoise jusqu’en août dernier, il a reçu 2,64 millions de francs pour sa dernière année. Les patrons de Raiffeisen et de Postfinance gagnent moins.
Les salaires sont encore plus élevés aux États-Unis
Pour les standards suisses, Ralph Hamers et Sergio Ermotti gagnent donc très bien leur vie. Mais aux États-Unis, les banquiers de haut niveau gagnent encore nettement plus. Jamie Dimon, patron de la grande banque américaine JP Morgan Chase, a empoché plus de 30 millions de francs en 2022. Quant au CEO de la Bank of America, Brian Moynihan, il a gagné près de 30 millions de francs alors que Jane Fraser, CEO de Citigroup, a touché plus de 20 millions.
Ces banques étasuniennes font partie des dix plus grandes banques du monde, si l’on se réfère à la somme de leur bilan. Elles dirigent aussi passablement plus de salariés que Sergio Ermotti: JP Morgan emploie plus de 270’000 personnes, la Bank of America un peu plus de 210’000.
La nouvelle mouture XXL de l’UBS ne peut pas rivaliser avec de telles structures. La banque emploie aujourd’hui environ 75’000 personnes, CS environ 50’000. On ne sait pas encore combien d’emplois subsisteront après la fusion – des dizaines de milliers d’entre eux pourraient disparaître.
Limitation des bonus pour les banquiers britanniques
Un coup d’œil du côté de la Grande-Bretagne vaut aussi le détour. La banque HSBC est par exemple presque aussi grande que la Bank of America. En ce qui concerne les salaires, les dimensions sont en revanche très différentes. Le CEO d’HSBC, Noel Quinn, doit se contenter du «dérisoire» montant de 6 millions de francs. Et pourtant, il dirige lui aussi plus de 230’000 employés.
La raison derrière ce chiffre est que, depuis la crise financière de 2008, les bonus sont plafonnés dans l’Union européenne (UE). Avec l’instauration de ces plafonds, les bonus en espèces et en actions ne peuvent pas dépasser le double du salaire annuel. Il se murmure toutefois que l’Angleterre souhaite abolir cette réglementation. Après tout, l’île ne fait plus partie de l’UE depuis le Brexit en 2020. En Suisse aussi, les revendications pour des règles plus strictes en matière de bonus se multiplient depuis la débâcle de CS.
Les quatre plus grandes banques du monde ne se trouvent toutefois ni en Grande-Bretagne ni aux États-Unis, mais en Chine. Or, la grille salariale des dirigeants des banques chinoises n’est absolument pas transparente.