Le sauvetage du Credit Suisse comporte d’importants risques financiers pour la Confédération – et, par conséquent, pour les contribuables. Mais un joli bénéfice pourrait aussi se dégager. En effet, la Confédération prélèvera une prime sur les garanties qu’elle a proposées.
De combien parle-t-on concrètement?
Au total, la Confédération et la Banque nationale suisse (BNS) ont mis à disposition 250 milliards de francs d’aide en liquidités pour le sauvetage de Credit Suisse. Les 50 premiers milliards constituent le prêt sans intérêt que la BNS a brièvement accordé à Credit Suisse juste avant le rachat par l’UBS. A cela s’ajoutent 100 milliards fournis par la BNS à ses propres risques, et 100 milliards supplémentaires de la BNS garantis par la Confédération avec l’argent des impôts.
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Mais tout cet argent n’a pas été mis à disposition gratuitement. Pour les 100 milliards qu’elle garantit, la Confédération facture à l’UBS une prime de 0,25% par an – c’est-à-dire 250 millions – ou 21 millions par mois. L’UBS doit verser cette somme, qu’elle utilise le crédit ou non. C’est ce qu’a confirmé Philipp Rohr, responsable de la communication à l’Administration fédérale des finances, à la SRF.
L’UBS doit s’acquitter de cette prime aussi longtemps que la garantie sera utilisée. En clair, la Confédération pourrait encaisser quelques dizaines, voire centaines de millions jusqu’à ce que Credit Suisse soit définitivement absorbé par l’UBS, dans plusieurs mois. Si le sauvetage de la banque est un succès, la Confédération aura fait une bonne affaire.
Une situation similaire s’était produite lorsque la Confédération avait accordé un crédit d’urgence à Swiss pendant la pandémie de Covid-19. La compagnie aérienne a depuis remboursé l’intégralité du crédit, intérêts compris.
La Confédération est confiante
Ces prêts de liquidités sont assortis d’un privilège en cas de faillite de la Confédération, couvrant le cas où le sauvetage de Credit Suisse devait mal tourner. Ce qui signifie que si l’UBS faisait faillite, la Confédération passerait avant les autres créanciers.
En plus de l’aide en liquidités, la Confédération a promis à l’UBS d’absorber ses pertes à hauteur de 9 milliards de francs. Mais cette mesure n’entrerait en vigueur que si l’UBS devait enregistrer plus de 5 milliards de pertes, dues à la vente d’actifs pourris de Credit Suisse. Ces cinq premiers milliards seraient donc d'abord à la charge de la grande banque suisse.