«Je serais ravie d’assumer la responsabilité de conseillère fédérale.» Voilà la réponse de la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann lorsqu'elle était interrogée sur une éventuelle candidature au Conseil fédéral ces dernières semaines. Alors que les vacances d'automne sont finies, la socialiste semble sortir de l'ombre.
Lundi, Evian Allemann invite les médias à un «point de presse» dans un bar de la vieille ville de Berne. Selon toute vraisemblance, elle y redira les mots qu'elle avait déjà prononcés il y a environ un an, lorsqu'elle s'était portée candidate à la succession de Simonetta Sommaruga alors démissionnaire: «Je suis prête.»
Evi Allemann serait la première femme à viser le siège du conseiller fédéral Alain Berset. Jusqu'à présent, seuls des hommes se sont portés candidats au poste bientôt vacant (Daniel Jositsch, Beat Jans, Matthias Aebischer, Jon Pult et Roger Nordmann). Il est bien possible que d'autres candidats se présentent dans les semaines à venir, à l'instar du coprésident du Parti socialiste Cédric Wermuth, ou encore la conseillère nationale bernoise Tamara Funiciello.
Une course ouverte
La question de savoir qui sera en lice en décembre est totalement ouverte. Pour le président du Conseil d’État de Bâle-Ville Beat Jans, souvent cité comme grand favori par le passé, la situation s'est compliquée depuis qu'il a annoncé sa candidature. Les agriculteurs ne veulent pas de lui et, selon des sources internes, son soutien au sein du Parlement s'effriterait également.
L'aile influente de la Jeunesse socialiste (JS) au Parlement ne veut pas d'un Conseil fédéral «composé de préretraités». Il n'est donc pas impensable que le PS mette en avant Evi Allemann et Jon Pult fin novembre. Tous deux sont passés par la JS. Un autre scénario pourrait créer la surprise lors de l'élection du Conseil fédéral: une majorité bourgeoise pourrait donner sa voix à un candidat que le PS n'a pas désigné. Le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch a assuré qu'il ne se présenterait qu'en tant que candidat officiel, mais de l'eau peut encore couler sous les ponts.
Les socialistes bernois risquent d'être mis à rude épreuve dans les prochaines semaines: à qui accorder sa confiance? A la citadine Evi Allemann ou plutôt à Matthias Aebischer? Les élections de dimanche prochain pourraient apporter quelques éclaircissements sur le sujet. Si, comme on le prévoit, les hommes socialistes récupèrent un siège au Conseil national, la nomination d'Evi Allemann serait tout sauf une sinécure.