La transhumance des chèvres est l'une des attractions de Zermatt (VS) pendant l'été: une soixantaine de ces rares chèvres valaisannes à col noir sont conduites matin et soir à travers le village pour que les touristes puissent les admirer. Mais ce n'est pas sans danger, comme le montre un incident survenu dimanche matin dernier, lorsque l'un des boucs a soudain perdu la tête.
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Match de catch entre le bouc et le berger
Dimanche matin, Benedikt Nardin, un habitant du quartier, se promenait comme presque tous les jours avec son chien prénommé Cloud au-dessus de la gare de Zermatt. Le chemin de randonnée qui s'y trouve passe directement devant l'enclos des chèvres Col noir du Valais, mais pendant la journée, les animaux paissent dans divers pâturages autour de Zermatt. «J'ai d'abord vu les chèvres dans le terrain, puis j'ai soudain entendu des cris de détresse au loin», raconte le propriétaire du chien dans un entretien avec Blick.
L'homme a rapidement trouvé l'origine des cris: «A environ 50 mètres plus loin, un berger était attaqué par un bouc. L'homme était couché sur le dos, avait saisi le ruminant par les cornes et essayait de le pousser loin de lui.» Aussitôt, Benedikt Nardin s'élance avec Cloud. Lorsque l'attention de l'animal a été déviée vers les nouveaux arrivants, il a lâché le berger et s'est précipité vers l'habitant. «C'est à ce moment-là que j'ai pensé: mais qu'est-ce que je vais faire?»
Mais heureusement, le Valaisan n'est pas seul. «Le bouc s'est arrêté à quelques mètres de moi. Il était clair qu'il ne voulait pas se battre avec Cloud.» L'homme est alors parvenu à se positionner, lui et son Golden Retriever, entre le bouc et le berger. «L'homme était à terre derrière moi, il se tenait la poitrine et respirait difficilement. Il n'avait pas l'air bien.»
Quelques minutes plus tard, trois policiers sont arrivés, raconte Benedikt Nardin. «Le bouc a pris ses distances, c'est pourquoi j'ai repris ma route». Mais alors qu'il était revenu sur le chemin, le bouc a à nouveau attaqué – et cette fois-ci, il s'en est pris aux policiers. Le Valaisan s'est élancé une nouvelle fois. «Deux des policiers ont essayé de le tenir en respect avec leurs matraques jusqu'à ce que nous soyons partis plus haut.» Lorsque Cloud s'est retrouvé à nouveau devant le bouc, la situation s'est calmée. «Les policiers attaqués se sont retirés derrière nous. Du sang a coulé sur la main de l'un des deux policiers.»
Une heure et demie de lutte!
Benedikt Nardin en a profité pour prendre une photo de la situation surréaliste. «Sinon, ma femme ne m'aurait jamais cru!» L'homme n'est pas parvenu à évaluer exactement combien de temps il est resté dans cette situation inextricable avec le bouc. «Ce fut enfin terminé environ une heure et demie après le début de ma promenade.»
La situation a effectivement pris fin lorsqu'une femme et son chien sont arrivés. «Elle a agité un sac de nourriture depuis l'enclos des chèvres, le bouc est alors allé vers elle après une courte hésitation.»
L'habitant de la région n'arrive toujours pas à comprendre comment un tel incident a pu se produire. «J'habite ici depuis six ans et je n'ai jamais entendu parler de quelque chose comme ça.» Mais il a trouvé un autre fait frappant ce jour-là: «Normalement, il y a toujours deux bergers avec les chèvres, mais dimanche, je n'en ai vu qu'un seul.»
Zermatt Tourisme annonce que le berger n'est pas blessé
Les chèvres appartiennent certes à plusieurs propriétaires privés, mais leur séjour estival, y compris la transhumance des chèvres, est organisé par Zermatt Tourisme. Comme l'organisation l'écrit sur demande, le deuxième berger était également sur place dimanche, mais il devait surveiller le reste du troupeau. De plus, le berger agressé était à nouveau au travail dès le lendemain: «Le berger n'est pas blessé et il est déjà de retour auprès du troupeau.»
C'est également ce que confirme la police cantonale valaisanne. Interrogée, elle déclare: «Aucune des personnes concernées n'a nécessité un traitement médical.» Et c'est un coup de chance. L'exemple du canton de Vaud, où une randonneuse a été attaquée par un bélier et a subi de très graves blessures, montre que de telles histoires peuvent aussi avoir une tout autre issue. Selon la police cantonale et Zermatt Tourisme, il s'agit toutefois du premier incident de ce type à Zermatt.
Selon Zermatt Tourisme, le bouc s'est comporté de manière agressive parce que les animaux se trouvent déjà en période d'accouplement. «Dans ce contexte, il peut parfois arriver qu'un bouc agisse de manière quelque peu incontrôlée. Il considère alors surtout les êtres mâles – humains ou animaux – comme des rivaux.»
Le bouc concerné a donc été retiré du troupeau. «La saison est terminée pour le bouc. Il sera ramené à son propriétaire cette semaine.» La sortie des chèvres de cette année a déjà pris fin il y a une semaine. Mais cet incident ne devrait pas avoir d'influence sur les prochaines.