Le député UDC bernois Thomas Knutti déteste les loups, et il ne s’en cache pas. Sur Facebook, le politicien a partagé la photo d’un loup abattu. Sa dépouille est accrochée à un panneau de signalisation, comme s’il s’agissait d’un avertissement ou d’un épouvantail. La version alémanique de «20 Minutes» suppose que l’image proviendrait d’Italie ou de France, où la pratique serait courante. «De telles images me font plaisir», s’est réjoui le politicien bernois.
Ce partage a suscité de vives réactions dans la section commentaires de la plateforme. Les défenseurs et les détracteurs du loup se sont livrés à un échange virulent. «Il est grand temps» que le loup soit traité ainsi, a estimé une opposante. Certaines personnes ont insulté Thomas Knutti, le qualifiant de «malade» pour avoir partagé de telles images. D’autres ont trouvé «inquiétant» qu’un homme politique relaie une telle publication: «Pour Monsieur Knutti, seul un loup mort est un bon loup», peut-on encore lire sur le réseau social.
«Un loup qui s’attaque aux animaux ne mérite pas de vivre»
Le post a entre-temps été supprimé… mais pas par le député UDC. Facebook aurait enlevé l’image, la jugeant sans doute choquante. Le politicien bernois, lui, continue d’assumer son post en déclarant à «20 Minuten» qu'«un loup qui s’attaque aux animaux de rente ne mérite pas de vivre».
Thomas Knutti se décrit comme un ardent défenseur des mesures drastiques contre les prédateurs et comme le porte-parole des éleveurs en colère. En 2018, l’UDC a créé l’Association pour la protection de la faune sauvage et des animaux de rente contre les grands prédateurs.
Un acte de «désespoir»
Le député bernois assure que son partage n’était pas une provocation. Il le qualifie plutôt d'«acte de désespoir». De plus en plus d’alpagistes abandonnent leur lutte contre le loup. Les moutons et les chèvres seraient retirés des alpages parce que le danger est trop grand. «Pour les alpagistes, la cohabitation avec le loup n’est pas acceptable», assure Thomas Knutti.
Il reçoit régulièrement des appels désespérés de personnes concernées: «Certaines éclatent en sanglots au téléphone.» Il est devenu une personne de référence pour les agriculteurs et agricultrices victimes des attaques de loups. Le politicien estime encore que le débat est biaisé au détriment des paysans de montagne. L’opinion publique occulterait la souffrance de ces derniers. «Personne ne s’intéresse par exemple aux dommages psychiques que subissent les alpagistes concernés», fait enfin remarquer Thomas Knutti.