Peu importe où et quand se déroule un débat politique télévisé, il y a deux choses qu'aucun animateur n'arrive jamais à faire respecter. Premièrement, dans le feu de l'action, les politiciens ont une fâcheuse tendance à se couper la parole. Deuxièmement, ils ne répondent pas à toutes les questions, loin de là, et ont la mauvaise manie d'éviter les questions désagréables. Ils préfèrent répéter leur message encore et encore, même si cela n'a rien à voir avec la question.
Une émission de la SRF s'est également heurtée à ce problème dimanche passé, jour de votations. La présentatrice Nathalie Christen a dû gérer un débat houleux entre Thierry Burkart du Parti libéral-radical (PLR), Mattea Meyer du Parti socialiste (PS), Marcel Dettling de l'Union démocratique du centre (UDC) et Gerhard Pfister du Centre.
«Nous ne nous laisserons plus dicter notre conduite!»
Lors du débat, la coprésidente du PS Mattea Meyer a évoqué l'engagement d'Ueli Maurer en faveur de l'AfD, principal parti allemand d'extrême droite, et a mentionné le fait que le conseiller fédéral UDC Albert Rösti avait manifesté une certaine sympathie pour Donald Trump.
Le président de l'UDC s'en est alors pris à sa collègue en lui coupant sèchement la parole, ce que Mattea Meyer n'a pas du tout apprécié: «Ce sont précisément des hommes comme vous qui ont veillé pendant des millénaires à ce que les femmes soient réduites au silence», a-t-elle asséné au président de l'UDC. «Nous ne nous taisons plus. Nous ne nous laisserons plus dicter notre conduite!»
Marcel Dettling a voulu brièvement répliquer, mais Mattea Meyer a enchainé: «Je pense que nous pouvons aujourd'hui nous rencontrer sur un pied d'égalité et faire preuve d'un peu plus de respect.» Marcel Dettling a d'abord soupiré, puis a fini par hocher la tête en signe de compréhension.