Le Conseil fédéral souhaite atténuer les effets de l'immigration par des mesures sur le marché du travail, du logement et de l'asile. Par exemple, les personnes admises à titre provisoire doivent faire l'objet d'un plus large contrôle et la vis doit être serrée pour les requérants d'asile délinquants. Il veut ainsi couper l'herbe sous le pied de l'initiative de l'UDC contre une Suisse à 10 millions d'habitants.
Le chef de l'Union démocratique du Centre (UDC) Marcel Dettling ne pense pas grand chose du paquet de mesures. «Beat Jans se transforme en ministre de la diversion», déclare le conseiller national schwytzois à Blick.
«Il ne veut pas contrôler l'immigration, mais la gérer et la couvrir de milliards de francs d'impôts. En créant par exemple plus de postes d'Etat pour l'intégration.» Le président bourgeois l'assure: ce qui ne fonctionne déjà pas maintenant, Beat Jans veut l'étendre. «Le problème central n'est pas abordé: l'immigration massive et incontrôlée.»
Le PLR émet des critiques
Dans le domaine de l'asile, le conseiller fédéral socialiste ne fait qu'énumérer une «liste des manquements du Secrétariat d'État aux migrations», fustige Marcel Dettling. Il s'agit de mesures qui auraient dû être mises en œuvre depuis longtemps. «Beat Jans détourne aussi l'attention du véritable problème. Nous avons une migration illégale en provenance du monde entier. Celui qui dit "asile" peut rester en Suisse et être pris en charge.»
La critique vient aussi du chef du Parti libéral-radical (PLR) Thierry Burkart. Son parti rejette certes l'initiative de l'UDC, mais il précise: «En ce qui concerne l'immigration illégale, des mesures doivent être prises. Mais les propositions du Conseil fédéral sont loin d'être suffisantes.»
Selon lui, le conseiller fédéral Beat Jans doit présenter d'urgence un paquet de mesures plus efficaces, faute de quoi les conséquences risquent d'être graves – comme une éventuelle acceptation de l'initiative de l'UDC «au détriment de la Suisse». Le conseiller national argovien pose ses exigences sur la table. «Le Conseil fédéral doit renvoyer immédiatement et efficacement les personnes dont la demande d'asile a été rejetée», déclare Thierry Burkart.
De plus, la Suisse doit devenir moins attractive pour les migrants illégaux. Enfin, Thierry Burkart plaide aussi pour des contrôles ciblés aux frontières. «Les points névralgiques et le trafic ferroviaire doivent être mieux surveillés pour lutter contre la migration illégale et la criminalité transfrontalière», souligne le chef du PLR.
Le PS s'oppose au durcissement du droit d'asile
Le Parti socialiste (PS) ne se réjouit pas des projets du Conseil fédéral en matière d'asile. «Le Conseil fédéral veut encore restreindre le droit d'asile, en particulier en ce qui concerne l'admission provisoire des réfugiés de guerre», critique le co-chef du PS Cédric Wermuth. «Une fois de plus, un combat fictif est mené sur le dos des personnes en fuite, alors que l'immigration en Suisse est due en premier lieu à des personnes provenant de l'UE/AELE et non à des réfugiés.»
Le Parti socialiste salue en revanche les mesures concernant le logement et le soutien aux travailleurs âgés sur le marché du travail.
Des allocations familiales plus élevées
«Le Conseil fédéral laisse tomber les gens», s'énerve l'Union syndicale dans un communiqué. «Au lieu de veiller à ce que les fruits de la prospérité et de l'ouverture de la Suisse profitent à tout le monde, il a adopté un paquet de mesures claquemuré.» Le fait que des allocations familiales plus élevées aient été supprimées du paquet n'est pas apprécié par l'USS.
Et en ce qui concerne les mesures dans le domaine du travail et du logement, seules des micro-doses ont été administrées, ce qui n'aurait que peu d'effet en comparaison. Ses exigences à l'égard du Parlement sont donc claires: «Les priorités sont une augmentation des allocations familiales, une protection contre le licenciement pour les collaborateurs âgés de longue date ainsi qu'un programme de relance pour la construction de logements d'utilité publique.»