Syndrome inflammatoire multisystémique
Choc septique, infection sévère... une soixantaine d'enfants romands ont été touchés par le PIMS

Ce n'est pas un Covid long. Et pourtant, c'est bien le coronavirus qui cause le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS). S'il reste rare, il a touché au moins soixante enfants romands depuis le début de la pandémie. Le phénomène pourrait augmenter.
Publié: 16.02.2022 à 14:37 heures
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Dernière mise à jour: 16.02.2022 à 14:47 heures
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Un peu plus de la moitié des 131 cas identifiés de PIMS (72) concernent des enfants de 5 à 11 ans. Les filles sont touchées dans seulement 30% des cas.
Photo: keystone-sda.ch
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Alexandre Cudré

C’est la hantise de tous les parents: mener son enfant, dans un état inquiétant, aux urgences de l’hôpital, sans savoir de quoi il s’agit. À l’heure des vérités et contre-vérités du Covid, difficile de démêler le vrai du faux. Et pourtant, comme ces parents l’auront appris, c’est bien le Covid qui aura causé le trouble dont souffre leur enfant.

Son nom? Le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS). Et comme le raconte «24 heures» via plusieurs témoignages chiffrés publiés dans ses colonnes ce mercredi, de nombreux enfants ont été touchés en Suisse romande.

La plupart des organes sont touchés

Le quotidien vaudois raconte ainsi l’histoire de Nolan (prénom d’emprunt), un enfant de 10 ans qui tombe malade un jour en rentrant de l’école. Fièvre, vomissements, diarrhées, crampes abdominales: l’état du petit garçon empire en quelques jours. «Il était tout gris», dit sa mère. Présenté au pédiatre, il est hospitalisé d’urgence.

Là, l’enfant subit de nombreux tests qui révèlent une inflammation d’une grande partie de ses organes: le cœur, la peau, les poumons, l’abdomen et le foie sont touchés. Les médecins tentent différents traitements, mais ce sont les stéroïdes qui le sortent d’affaire.

Après plusieurs jours de convalescence, l’enfant va beaucoup mieux et peut rentrer à la maison. «Un mois plus tard, il s’entraîne pour une course de 5km», indique le quotidien vaudois. Le petit reste toutefois soumis à des analyses de sang et des radios régulières.

Un à deux mois après une infection au Covid

D'où peut venir le PIMS de l’enfant? Les médecins sont formels: il a été causé par le Covid. Dans une sérologie, ils détectent la trace de la maladie. Il faut dire que l’enfant n’a pas eu de symptômes et que son PIMS s’est déclaré plusieurs semaines plus tard. C’est d’habitude le cas pour ce trouble, qui survient quatre à huit semaines après une infection au Covid, rappelle le quotidien vaudois.

Si les cas de PIMS sont statistiquement rares, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en a tout de même recensé au moins 131 du 24 février 2020 au 2 février 2022. Un peu plus de la moitié d’entre eux (72) concernent des enfants de 5 à 11 ans. Dans 70% des cas, ce sont les garçons qui sont touchés. La vaccination semble également jouer un rôle puisque seuls huit enfants sur ces 131 cas étaient vaccinés.

Arrivés en choc septique

Aux HUG et au CHUV, une soixantaine d’enfants ont été admis depuis le début de la pandémie. Et les admissions sont en hausse. Heureusement, malgré quelques cas considérés comme graves, aucun décès n’est à déclarer.

Il s’agit cependant de rester prudent. Car selon Marie-Hélène Perez, médecin-cheffe des soins intensifs et intermédiaires de pédiatrie au CHUV, certains patients sont arrivés souffrant d’un choc septique ou d’une infection sévère, ce qui peut «mettre la vie de l’enfant en danger. Pour une majorité d’entre eux, toutefois, l’évolution est bonne», tient-elle à préciser.

Le risque va-t-il disparaître avec Omicron? Selon Laurent Cimasoni, médecin-pédiatre aux HUG, toujours cité par «24 heures», «on peut s’attendre à plusieurs dizaines de cas de PIMS ces prochaines semaines».

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