Après l'annonce de Daniel Jositsch, Mustafa Atici ou encore Matthias Aebischer, c'est au tour de Beat Jans de poser sa candidature à la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral. Dans ce ticket pas encore définitif, le PS doit trouver une personne capable de tenir tête à «la cheffe» du Conseil fédéral: Karin Keller-Sutter. Autrefois, Alain Berset pouvait l'affronter.
En tant que seul parti de gauche au gouvernement, la direction du PS doit avoir l'ambition de placer quelqu'un sur un pied d'égalité avec Karin Keller-Sutter. Mais le Romand s'en va, Elisabeth Baume-Schneider n'a pas ce statut, et Eva Herzog, qui aurait pu talonner KKS ne se présente pas.
Les socialistes seraient appelés à nommer un leader. Mais jusqu'à présent, aucun ne s'est montré intéressé. Qui reste-t-il dans le lot qui pourrait prendre ce rôle?
Jositsch: un mauvais candidat?
Peut-être le Grison Jon Pult pourrait tenir tête à la PLR. On ne sait pas encore s'il sera candidat au Conseil national. Beaucoup lui prédisaient jadis une carrière fulgurante dans la Berne fédérale. Mais jusqu'à présent, cet orateur habile est resté en deçà de ses possibilités.
Qui reste-t-il? «Moi, moi, moi!», s'exclame celui qui ne pouvait déjà pas tenir en place lors de la succession de Simonetta Sommaruga: Daniel Jositsch. Il considère aujourd'hui qu'il a commis une erreur en se mettant autant en avant et l'explique par la «pression» qui pesait sur lui à l'époque. Celui qui n'est pas capable de résister à un tel stress lors d'une candidature est peu adapté à une fonction dans laquelle il faut être sérieux chaque jour.
Wermuth et compagnie rendent les autres éligibles
Cédric Wermuth n'est pas encore hors course. Mais une chose est sûre à son propos: il est aussi inéligible pour les bourgeois que les conseillers nationaux Tamara Funiciello et Fabian Molina. Tout au plus, les trois ex-chefs de la Jeunesse socialiste peuvent se hisser sur le ticket du PS afin de rendre la deuxième personne éligible.
Mais qui? Au lieu d'attendre de voir qui se présentera, la centrale du PS doit faire appel à ses membres les plus compétents. Au moins, le PS a ouvert le champ des candidatures à tous d'ici fin octobre: femmes et hommes, Suisses alémaniques et Romands.
Provocateur et stratégique
Une solution évidente est Roger Nordmann. Il est vrai que l'ex-chef de groupe n'a pas l'allure d'un Berset. Avec une cohérence admirable, ses costumes sont toujours légèrement trop grands.
Derrière le petit garçon qui aime la provocation se cache un esprit stratégique. Un homme qui sait faire des compromis. Et quelqu'un qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. On n'est pas toujours sûr de si chaque conseiller fédéral maîtrise son administration ou si c'est plutôt celle-ci le maîtrise.
Un leader par excellence
Christian Levrat avait clairement l'allure d'un chef. Il a présidé le PS pendant douze ans, tandis que les autres ont connu des allées et venues – jusqu'en 2021, date à laquelle il a quitté le Palais fédéral pour devenir président de la Poste. La direction du PS devrait tout mettre en œuvre pour trouver quelqu'un de la trempe de l'ancien président.
Il a été pendant des années le politicien le plus influent du Palais fédéral, conseillers fédéraux compris. Il ne craint pas les conflits, même avec Karin Keller-Sutter. Au contraire: ensemble, ils ont pu faire bouger les choses au Conseil des États. Christian Levrat, pourrait-il aussi le faire au Conseil fédéral?
Cet article a été traduit, modifié et raccourci à partir de sa version originale suisse-alémanique.