La présidence du PS bernois a annoncé la candidature de Matthias Aebischer pour un siège au Conseil fédéral jeudi après-midi devant les médias. «Je suis prêt», a annoncé le Bernois de 55 ans. Il a pris deux mois pour réfléchir avec sa femme, la conseillère nationale Tiana Angelina Moser (PVL/ZH), et ses enfants.
Ce n'est pas une décision qu'on prend du jour au lendemain, a indiqué le journaliste de profession. «Puis-je le faire? Ai-je envie de le faire? Est-ce que ma famille est prête?» sont les questions qu'il s'est posées. «Aujourd'hui, je peux répondre clairement oui à toutes ces questions», a-t-il poursuivi.
«J'ai un énorme respect face à cette charge. Mais je sais que je peux le faire. J'ai envie de trouver des solutions pour les grands dossiers comme la santé, l'énergie et les relations avec l'UE.»
En pleine forme
M. Aebischer a toutes les qualités nécessaires pour briguer un siège au Conseil fédéral, a déclaré la co-présidente de la section bernoise Anna Tanner. «Sens politique, ancrage au Palais fédéral, capacité de compréhension rapide, talent de communication, résistance au stress, longue expérience de la direction, et il est dans la force de l'âge et en pleine forme», a-t-elle énuméré.
«C'est un social-démocrate jusqu'au bout des ongles», a-t-elle ajouté. Et Ueli Egger, co-président du PS bernois, d'ajouter qu'il était «fidèle à lui-même» et «capable de construire des ponts». Il s'est toujours laissé guider par l'esprit d'équipe et apportera cette qualité importante au sein du gouvernement.
Marié à une parlementaire
Matthias Aebischer est marié à Tiana Angelina Moser avec laquelle il forme une famille recomposée de sept enfants. Le Bernois a trois filles et la Zurichoise, trois garçons. Ils ont une fille commune, âgée de 4 ans.
Interrogé sur la compatibilité entre père de famille et conseiller fédéral, Matthias Aebischer a ri: «Il faut bien planifier». Et d'expliquer qu'il n'a pas fait de pause ce midi pour récupérer sa fille cadette au jardin d'enfants.
Quant à sa relation avec une autre parlementaire, elle ne l'empêche en rien de devenir conseiller fédéral. La loi dit qu'un couple peut travailler l'un à l'exécutif et l'autre au législatif. Seule restriction en cas d'élection du Bernois, Mme Moser ne pourrait pas siéger dans une commission de surveillance.
S'il était élu en décembre, Matthias Aebischer serait le deuxième représentant du canton de Berne, aux côtés d'Albert Rösti. «La Constitution dit juste que les régions doivent être représentées de manière équitable. L'Assemblée fédérale aura le dernier mot.»
Deuxième essai pour Jositsch
Le sénateur zurichois Daniel Jositsch s'est également annoncé la semaine passée. «J'ai la volonté et l'envie de collaborer au sein de l'exécutif», a souligné le sénateur, tout en rappelant sa «large expérience professionnelle et sa longue expérience politique». Agé de 58 ans, le professeur de droit pénal à l'Université de Zurich est conseiller aux Etats depuis huit ans.
En novembre dernier, Daniel Jositsch avait déjà annoncé qu'il briguait la succession de Simonetta Sommaruga au gouvernement. Il a toutefois fait marche arrière face à la volonté de son parti de prendre en compte uniquement des candidatures féminines.
Avant le Zurichois, Mustafa Atici (PS/BS) a été le premier candidat potentiel à être sorti du bois. Cet entrepreneur né en Turquie serait le premier conseiller fédéral provenant de la migration. En tant que Suisse aux racines kurdes, Mustafa Atici se verrait bien en pionnier au Conseil fédéral pour les nombreux migrants vivant en Suisse, avait-il indiqué en juillet à Keystone-ATS.
(ATS)