De nombreux Ukrainiens ont besoin d’aide en Suisse. Mais les réfugiés ne reçoivent pas toujours le soutien nécessaire, comme le rapporte la «SonntagsZeitung».
C’est surtout pour les traitements dentaires qu’il y a de gros problèmes. Les garanties de prise en charge des frais pour des traitements urgents et nécessaires ne seraient pas ou seulement partiellement accordées.
De nombreux Ukrainiens sont «choqués par les prix suisses», précise le journal en se basant sur des extraits de canaux Telegram. Comme la plupart des réfugiés doivent se contenter de peu d’argent, ils ne peuvent donc pas se payer un traitement. L’expérience d’une jeune Ukrainienne en est un bon exemple.
Le médecin-conseil a décidé de ne pas la soigner
La jeune femme aurait dû recevoir un traitement d’assainissement en raison d’une mauvaise dentition. Souffrant de douleurs, elle a fini par demander de l’aide et s’est rendue dans un cabinet dentaire. La dentiste a établi un devis et, sur la base des tarifs spéciaux en vigueur pour les réfugiés, elle est arrivée à un montant de 2’800 francs pour l’ensemble du traitement.
Seulement voilà: l’Ukrainienne, qui a fui en Suisse avec sa famille en mars, doit vivre avec 670 francs par mois. Elle ne peut donc pas se permettre un traitement à 2’800 francs. La dentiste a ainsi envoyé une demande de garantie de prise en charge des coûts à l’Asylorganisation Zürich (AOZ). Celle-ci a fait examiner le dossier du patient par un médecin-conseil.
«Cela frise la blessure corporelle»
Malheureusement pour l’Ukrainienne, les choses se sont compliquées. Le médecin-conseil a écrit dans son évaluation que l’assainissement de la dentition était «certes approprié, mais qu’il ne s’agissait pas d’une mesure conforme aux directives sur l’asile».
La femme a obtenu le statut de protection S, ce qui ne suffit pas pour la prise en charge des frais. Jusqu’à l’admission définitive, seules «des mesures analgésiques minimales telles que des extractions ou éventuellement des obturations parfois provisoires pourraient être planifiées». En d’autres termes: la dentiste pourrait arracher les dents de l’Ukrainienne, mais pas traiter sa dentition.
La dentiste a déclaré au «Sonntags-Zeitung» qu’un tel traitement «friserait la blessure corporelle». L’avocat Philip Stolkin, spécialisé dans les droits de l’homme, déclare également au journal que pour les demandeurs d’asile, «les coûts sont maintenus aussi bas que possible, sans tenir compte des personnes concernées». La jeune Ukrainienne a la possibilité de faire appel de la décision. L’AOZ ne s’est pas encore exprimée sur le cas.
(Adaptation par Mathilde Jaccard)