Après 20 ans au Parlement, Christa Markwalder tourne le dos à la politique. Elle quittera le Conseil national, dont elle est une membre influente, à la fin de la législature. Comme l'a appris Blick, son nom est cité en rapport avec un poste de haut niveau dans l'économie. Christa Markwalder serait en cours de sélection pour le poste de directrice de la Swiss-American Chamber of Commerce (Swiss Amcham), soit la Chambre de commerce américano-suisse.
Selon un initié, la Bernoise a de bonnes chances de s'imposer face aux deux derniers candidats. En tant que conseillère nationale PLR de longue date et spécialiste de politique étrangère, Christa Markwalder apporterait la «connectivity to Bern» requise.
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Mais un bon réseau à Berne n'est que l'un des six critères. Les connaissances et l'expérience dans la diplomatie, les entreprises, les États-Unis, les médias et les associations sont tout aussi importantes. Il faut dire que le poste à 100% est bien rémunéré. Le salaire annuel s'élèverait à environ 400'000 francs.
«No comment» mais décision en novembre
Contactée par Blick, Christa Markwalder reste muette sur ses ambitions, de même que la Chambre de commerce sur les candidats potentiels. «No comment», se contente de lâcher le directeur sortant Martin Naville, qui confirme toutefois que le processus de sélection par le comité en charge de celui-ci est en cours.
Le conseil d'administration de la chambre de commerce prendra sa décision lors de sa réunion de novembre, ajoute encore Martin Naville. Le processus de sélection est dirigé par le président de Swiss-Amcham, Riet Cadonau, et les membres du comité de nomination, composé de trois personnes et présidé par Thomas Wellauer, ancien cadre de Credit Suisse et actuel président de SIX, l'entreprise financière basée à Zurich qui gère la Bourse nationale.
Un comité puissant
Martin Naville est depuis 20 ans le visage de la plus puissante chambre de commerce de Suisse. Il n'a certes pas apporté la fameuse «connectivity to Bern», mais une connaissance approfondie de l'économie et des États-Unis. Auparavant, il avait travaillé pour Boston Consulting et J.P. Morgan. Le Zurichois a le contact avec les médias dans le sang. En tant qu'expert des États-Unis, il est un invité très demandé par les médias.
Les plus grandes entreprises de Suisse et des États-Unis sont représentées à la Chambre de commerce. On pense notamment à ABB, Google, Johnson & Johnson, Nestlé, Novartis ou Procter & Gamble. Un commerce en plein essor: les États-Unis sont désormais le principal pays d'exportation de la Suisse. Au premier semestre, 19,3% des exportations totales y ont été réalisées, contre 16,1% pour l'Allemagne.
La famille comme impulsion à la démission
Christa Markwalder, 48 ans, a annoncé il y a un an qu'elle quittait la politique. C'est son fils, alors âgé de quelques mois, qui a donné l'impulsion finale à sa décision de démissionner, a-t-elle déclaré à la «Berner Zeitung». «J'ai vécu tout ce que l'on peut vivre au Conseil national.» Sa carrière a connu de nombreux moments de gloire, mais aussi des zones d'ombre. Le point le plus bas, elle l'a vécu en 2015, lorsque, dans le cadre de l'affaire du Kazakhstan, on lui a reproché d'avoir déposé une interpellation influencée par l'étranger.
La Bernoise est mariée à Peter Grünenfelder, ancien directeur du groupe de réflexion Avenir Suisse. Il est aujourd'hui président d'Auto Suisse, l'association des importateurs suisses d'automobiles.