Un vol direct vers Shanghai viendra s'ajouter aux vols internationaux au départ de Genève-Cointrin dès le 16 juin, a déclaré ce mercredi 26 mars à la matinale de la RTS Gilles Rufenacht, le directeur général de l'aéroport. Il a ainsi confirmé l'annonce de la compagnie aérienne chinoise China Eastern, qui vient de lancer ce mardi la réservation de tickets pour Genève.
Selon le blog spécialisé «Aeroroutes», ce vol sera assuré dès le 16 juin prochain par un A330-200 – capable selon le site «Air charter service» de transporter jusqu'à «405 passagers en configuration à une seule classe ou 253 passagers en configuration à trois classes». L'Administration de l'aviation civile de Chine (CAAC) viendrait d'autoriser cette nouvelle ligne.
Genève aéroport devient ainsi le seul aéroport de Suisse avec deux liaisons long-courrier pour l'empire du Milieu. Outre ce développement des vols intercontinentaux, Gilles Rufenacht a également assuré à la RTS que le système de pénalités aux compagnies qui s'envolent tardivement a fait ses preuves depuis début 2025. Le nombre de décollages après 22h a selon lui diminué de plus d'un tiers.
Un demi-milliard de recettes en 2024
En 2024, l'aéroport de Genève a vu ses revenus et sa rentabilité décoller, portés par la croissance du trafic passagers. Dépassant le demi-milliard, les recettes sont nettement supérieures à celles d'avant la pandémie de coronavirus.
En glissement annuel, le chiffre d'affaires a progressé de 9% l'an dernier pour atteindre 533,7 millions de francs, soutenu par la hausse du trafic passager et les adaptations de redevances. Les revenus d'avant-crise, en 2019, s'élevaient à 493,9 millions, rappelle l'entreprise mardi dans un communiqué.
«Nous pouvons désormais tourner la page de la crise sanitaire et aller de l'avant», se félicite son directeur général Gilles Rufenacht, en poste depuis octobre. Le secteur de l'aviation évolue dans un environnement complexe, exposé aux tensions géopolitiques et affecté par un manque de personnel qualifié et un réseau aérien européen globalement congestionné, poursuit-il, cité dans le rapport annuel.
Réduction de la dette
Dans le détail, les revenus aéronautiques, qui comptent pour les deux tiers des recettes totales, ont grimpé de 10,7% à 343,8 millions. Les recettes non aéronautiques, liées aux commerces, aux parkings et aux loyers, notamment, ont quant à eux augmenté de 6,1% à 189,9 millions.
La performance se solde par un bénéfice net de 110,4 millions, contre 88,6 millions en 2023, dont une moitié sera rétrocédée au canton, propriétaire de l'infrastructure. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) est passé à 211,1 millions, contre 188,9 millions en 2023 et la marge d'exploitation Ebitda s'est également étoffée à 39,6%, contre 38,6%. Ces trois années de croissance consécutives ont permis à l'entreprise de réduire sa dette nette, passée de 685 millions en 2022 à 482 millions l'an dernier.
Hausse marquée des passagers
Pour ce qui est du trafic, Genève Aéroport a accueilli près de 17,8 millions de passagers, un chiffre en progression de 8% et presque équivalent à celui d'avant la crise sanitaire. Le nombre de mouvements a cependant crû moins rapidement, «ce qui est réjouissant et constitue l'un des objectifs pour l'avenir», souligne encore la direction. La plateforme a enregistré 179'107 atterrissages et décollages, soit 3,6% de plus qu'en 2023.
En dépit des tensions géopolitiques, le fret aérien a, lui aussi, bondi. Le tonnage annuel a totalisé 92'615 tonnes, signant une progression de 39,3% sur un an et s'inscrivant à son deuxième plus haut niveau historique.