En tant que conseiller fédéral, il ne représenterait pas que son canton, mais la Suisse tout entière. C’est ce qu’a assuré mercredi devant les médias le socialiste vaudois Roger Nordmann. Il est désormais le cinquième candidat à la succession d’Alain Berset au Conseil fédéral.
Roger Nordmann, vous avez dû renoncer à être candidat au Conseil des États et votre ambition de décrocher la présidence de la commission d’enquête parlementaire sur Credit Suisse n’a pas abouti. Vous souhaitez désormais devenir conseiller fédéral. Est-ce la dernière tentative désespérée pour prolonger votre carrière politique?
Ai-je l’air désespéré? Non, pas du tout. J’ai envie de me lancer dans une nouvelle fonction, celle de conseiller fédéral. Je veux continuer à me mettre au service de notre pays. Mais avec cette fonction, mon engagement prendrait une tout autre dimension.
Qu’est-ce qui vous y prédispose?
Je crois que j’ai quelques atouts: je suis un bâtisseur de ponts. Je cherche toujours des points communs avec les autres partis politiques, je ne refuse jamais le dialogue et je suis prêt à faire des concessions. C’est la base pour élaborer des solutions.
Qu’est-ce qui vous différencie concrètement des quatre autres candidats?
Je sais très bien saisir des problèmes complexes, aller à l’essentiel, faire intervenir d’autres opinions et finalement présenter des solutions. Je l’ai montré à maintes reprises au cours des 19 dernières années au Parlement, par exemple dans le domaine de la politique énergétique, des réformes fiscales ou du financement de l’AVS.
Vous seriez tout de même le quatrième conseiller fédéral de langue latine, le troisième Romand et le deuxième Vaudois. Pensez-vous vraiment que l’Assemblée fédérale pourrait vous élire?
Bien sûr, cela pourrait poser problème. Mais le groupe socialiste a défini que le candidat pouvait venir de n’importe quelles régions du pays. C’est pourquoi je me présente. Je me considère avant tout comme suisse. Je parle trois langues nationales et je m’engage pour tout le pays. En bref, je suis un Romand de l’ensemble de la Suisse.
Vous estimez donc avoir de réelles chances d’être élu?
Je ne me présenterais pas si je ne pensais pas avoir une chance. Mais en effet, ma candidature reste une option. Sans candidat, il n’y a pas de démocratie. Pour le reste, c’est au groupe socialiste puis à l’Assemblée fédérale de décider.
Qui est votre plus grand concurrent dans la course à la succession d’Alain Berset?
Ce n’est pas à moi de faire des pronostics. Les médias sont là pour ça.
Et si vous échouez?
Ce ne serait pas un problème. Encore une fois, ma candidature est une proposition que je fais à la Suisse. La décision définitive sera prise au plus tard le 13 décembre (ndlr: le jour de l’élection).