Rassemblement avant de partir
À l'UNIL, le bâtiment Géopolis se vide de ses occupants pro-palestiniens

La première occupation pro-palestinienne universitaire de Suisse se termine à l'Université de Lausanne, ce mercredi. Les activistes libèrent les lieux, après une conférence de presse devant Géopolis. Des porte-paroles de plusieurs occupations suisses étaient réunis.
Publié: 15.05.2024 à 21:40 heures
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Dernière mise à jour: 16.05.2024 à 06:58 heures
Un rassemblement de soutien a réuni près de 1000 personnes. Blick en a interrogé trois.
Photo: Keystone/DR
Un rassemblement de soutien a réuni près de 1000 personnes. Blick en a interrogé trois.
Photo: Keystone/DR
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Léo MichoudJournaliste Blick

Treize jours et six nuits. C'est la durée de l'occupation pro-palestinienne du hall de Géopolis, qui s'est terminée ce mercredi 15 mai à l'Université de Lausanne (UNIL). Près de 1000 soutiens — 1300 selon le décompte des porte-paroles du mouvement — se sont réunies en amont d'une conférence de presse finale, donnée peu après 17h.

Le collectif d'étudiants et de militants qui a pris possession du bâtiment dédié aux sciences politiques était le premier en Suisse à suivre la voie tracée par les mobilisations estudiantines sur les campus américains. À l'heure de mettre un terme à leur occupation, ils ont promis de continuer leur mobilisation.

Profs, politiques et autres unis en soutien

La prise de parole s'est faite en présence d'une poignée de soutiens politiques, de membres du corps enseignant de l'UNIL supportant la cause défendue. Aussi, six représentants d'occupations dans des universités romandes et alémaniques — les unis de Bâle, Fribourg, Neuchâtel et Genève et les écoles polytechniques fédérales de Lausanne (EPFL) et de Zurich (EPFZ) — se sont exprimés sur leurs situations respectives.

1:45
Interview:Marius Diserens, élu des Vert-e-s au conseil communal de Nyon

Les porte-paroles du mouvement ont détaillé les avancées obtenues dans l'accord conclu avec la direction, dont la création d'une cellule d'experts. Cependant, les étudiants ont déploré les pressions de l'Université et la gestion autoritaire du ministre de l'Éducation Frédéric Borloz, copieusement hué. «Nous aurions souhaité qu'il vienne à la table des négociations», s'est exprimé un représentant des activistes.

«Le ministre en charge de l'éducation a une manière de bâillonner et de tordre le bras à l'UNIL et au rectorat, qui pourtant prônait la discussion avec les étudiants et les étudiantes», s'est par exemple exprimé l'élu des Vert-e-s Marius Diserens — par ailleurs interviewé par Blick le même jour pour sa plainte pour homophobie — en marge du rassemblement. «Pour moi, ce type de positionnement est assez grave et ne fait pas consensus, a continué l'élu écologiste. Il arrive avec ses gros sabots et on n'a pas tellement le choix.»

2:19
Interview:La professeure et militante Julia Steinberger évoque son soutien

«Je suis fière de nos étudiants», s'est quant à elle exprimée à Blick Julia Steinberger, professeure d'écologie et militante écologiste engagée auprès des occupants. «Nous sommes arrivés à une conclusion favorable sur beaucoup de points.»

Un rapport sur les collaborations

«L'accord met fin à l'occupation mercredi soir, mais pas à la mobilisation, a assuré le collectif lausannois, estimant avoir ouvert la voie à d'autres mobilisations. La presse en a aussi pris pour son grade, accusée de ne pas faire son travail d'enquête. Le collectif a ainsi dû faire lui-même des recherches sur les universités israéliennes avec lesquelles l'UNIL collabore, a déploré un porte-parole.

3:23
Interview:Elyes Hammami, un des membres du collectif d’occupants prend la parole

Une façon d'amener le débat de fond sur la table. «Ce rapport de 30 pages dénonce le fait que les collaborations entre l'UNIL et les universités israéliennes sont problématiques», affirme Elyes Hammami, l'un des membres du collectif qui a pris le micro devant la presse. Il explique point par point où est-ce que les universités israéliennes ont pris position «pour des crimes de guerre, pour des crimes contre l'humanité, comme décrits dans les lois internationales.»

L'Université hébraïque de Jérusalem (HUJ) et l’Ashkelon Academic College (AAC), déjà cités par Blick début mars, sont spécifiquement pointés du doigt. Le rapport s'attaque aux violations de droits humains commises par ces institutions et leurs collaborations avec l’armée israélienne et des compagnies militaires privées. Un écart avec les principes énoncés dans la charte de l’institution universitaire, dénoncent les membres du collectif en évoquant des engagements «de façade». Le rapport a été remis à l'université qui n'aurait pas voulu en tenir compte lors des négociations, selon les occupants.

(Avec ATS)

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