L'occupation lundi par un collectif pro-palestinien du hall d'entrée de l’un des bâtiments principaux de l’Université de Fribourg (Per21) suscite le mécontentement de la direction de l'alma mater. Celle-ci juge la situation «inacceptable», notamment en raison de l'absence d'informations.
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La direction de l'Université (Unifr) a fait savoir mardi qu'elle «met tout en œuvre pour assurer pleinement le fonctionnement de l'institution». «Aucune intimidation des membres de sa communauté universitaire ni aucune restriction de la liberté scientifique par des cercles activistes ne sera tolérée», précise le communiqué.
Plainte préparée
En outre, une plainte pour violation de domicile a été préparée. La direction de l'Unifr n'hésitera pas à la déposer en cas de nouvelle violation du règlement interne, explique-t-elle dans son message diffusé en début d'après-midi. «La police disposera ainsi de pouvoirs étendus et d'une base légale d'action.»
Lundi, à la mi-journée, de 50 à 100 personnes ont investi un lieu décrit comme névralgique, «écoutant de la musique forte, déplaçant le mobilier du bâtiment, étalant des tapis, servant du café et de la nourriture, décorant le lieu de drapeaux et de slogans, relayant des annonces au mégaphone et distribuant des tracts».
Mardi, la Coordination estudiantine Palestine (CEP), le groupe informel qui orchestre la manifestation, a indiqué avoir l'intention de reprendre l'occupation. La forme de la poursuite n'est pas déterminée à ce stade. Dans son communiqué, la direction de l'Unifr a déploré le manque d'information de la part de la coordination.
Aucune autorisation
Le Rectorat a été informé des revendications lundi à 12h31 par un collectif non connu et non reconnu de l’Université de Fribourg, écrit la direction. «Ces informations avaient déjà été envoyées aux journalistes en début de matinée, avec un embargo à 11h30. Aucune demande d'autorisation n'a été faite par les organisateurs.»
Au-delà, les organes dirigeants de l'Unifr affirment être «en contact avec la police» qui a assuré une présence sur les lieux lundi après-midi. Des représentants du Rectorat et de la police ont discuté avec les occupants. Une réunion en soirée en présence de la Rectrice Katharina Fromm a été organisée par ailleurs.
La discussion s'est tenue sous la condition d'une évacuation. Du coup, le bâtiment Pérolles 21 (Per21) a pu être fermé en bonne et due forme peu après 22h00 lundi. Les échanges ont duré plusieurs heures, relève le communiqué. La direction déplore plus généralement un certain nombre de points, qui ont causé l'étonnement du Rectorat.
Poursuite du dialogue
Notamment, de la part des organisateurs, «le mépris général pour les instruments à disposition des étudiants, notamment via l'Association générale des étudiants de l'Université de Fribourg (AGEF)». Tout comme leur rejet des moyens démocratiques, décrits comme trop lentes et inadaptés à la cause, ont noté les délégués du rectorat.
Sollicité mardi par Keystone-ATS, la CEP n'a pas détaillé ses intentions futures. De son côté, le Rectorat se dit prêt à continuer le dialogue avec les manifestants en collaboration avec l'AGEF. Il n'est toutefois pas disposé à «tirer des généralisations et classer politiquement certains groupes sociaux, nationaux et religieux».
Du côté de Genève, les occupants d'Uni Mail ont été évacués ce mardi matin, alors que d'autres militants ont ensuite pris le relais dans le bâtiment de l'HEPIA (la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève).
(ATS)