Plus besoin d'aller chez le toubib: les pharmaciens peuvent répondre à un grand nombre de vos maux. Les pharmacies vendent souvent des médicaments qui nécessiteraient normalement une ordonnance d'un médecin. Et les patients devraient encore plus en profiter, estime-t-on à l'association Pharmasuisse. Blick a posé quatre questions à une collaboratrice pour vous éclairer sur les possibilités qui s'offrent à vous.
Sur les pharmacies
Pour quels motifs les Suisses vont-ils en pharmacie?
Selon Eva von Wartburg de Pharmasuisse, les cinq premiers maux soignés en pharmacie sont les conjonctivites, les infections des voies urinaires, les éruptions cutanées ainsi que les maux de gorge et d'oreilles. En cas d'éruptions cutanées, les pharmaciens peuvent par exemple délivrer des pommades à base de cortisone. En cas de suspicion de cystite, de nombreuses femmes se rendent dans une pharmacie pour effectuer un test d'urine. Pour ce faire, le personnel les conduit dans une salle de consultation séparée.
Les nouvelles possibilités font partie de la révision de la loi sur les produits thérapeutiques et sont en vigueur depuis janvier 2019. Les chiffres précis sur l'augmentation des consultations et des médicaments remis ne sont pas disponibles. Mais pour l'experte, une chose est sûre: «De notre point de vue, l'offre en pharmacie est encore trop peu utilisée par les patients.»
Quels autres traitements les pharmaciens peuvent-ils administrer?
Il est également possible de s'adresser aux pharmaciens pour les lacérations, les coupures et les plaies, les piqûres de tiques, les brûlures ou les entorses. La plupart des pharmacies proposent aussi les vaccins les plus courants. Le personnel est en mesure d'effectuer des contrôles cardiaques et pulmonaires, de conseiller les personnes qui souhaitent arrêter de fumer ou les hommes qui souffrent de problèmes d'érection.
De nombreuses pharmacies proposent aussi des tests sanguins, analysés sur place ou par un laboratoire externe. Il vaut mieux se renseigner en ligne ou par téléphone pour connaître les offres des quelque 2000 pharmacies de Suisse, conseille Eva von Wartburg. Elle recommande à chacun de se rattacher à une pharmacie attitrée. «Le personnel spécialisé a ainsi une vue d'ensemble de tous les traitements et retraits de médicaments et peut ainsi conseiller les patients le plus rapidement et justement possible.»
Combien coûtent les traitements en pharmacie?
Le prix d'un traitement varie d'une pharmacie à l'autre. Mais cela reste toujours moins cher que chez le médecin, estime notre intervenante. Un coup d'œil sur le site Internet d'Amavita montre que la chaîne demande 10 francs pour un test d'urine de 10 minutes. Le prix d'un check-up cutané de 10 à 15 minutes avec examen par un dermatologue externe est de 65 francs. Les clients doivent cependant prendre en charge l'intégralité des coûts, à moins qu'une assurance complémentaire n'y participe.
Cela vaut la peine pour les personnes qui possèdent une franchise élevée. Pour ces assurés, l'assurance de base prend en charge les prestations lorsqu'un montant de 2500 francs est atteint. Les personnes qui se procurent des médicaments sans ordonnance paient également de leur poche. Une ordonnance a posteriori peut toutefois compenser les dépenses et permet de se faire rembourser une partie du montant – avec déduction de la franchise – par l'assurance.
Quels sont les médicaments soumis à ordonnance que les pharmaciens peuvent vendre sans prescription?
Depuis le début de l'année 2019, la délivrance de certains médicaments de la liste B est facilitée. Il s'agit de médicaments comme l'analgésique ibuprofène, qui peut désormais être délivré sous forme de comprimés contenant une dose élevée de 600 mg. Le sildénafil, connu par la plupart sous le nom commercial de Viagra, fait partie d'autres substances actives qui peuvent être obtenues en pharmacie sans ordonnance médicale.
Les patients s'en réjouissent, explique Eva von Wartburg. «Beaucoup d'hommes sont encore gênés d'aller chez le médecin dans ces cas-là.» Mais ce qui est très important, c'est que «les pharmaciens font cinq ans d'études et au moins deux ans de formation continue. Ils peuvent bien évaluer si un patient tolère un médicament et s'il en a besoin. Si ce n'est pas le cas, ils ne le délivrent pas et, le cas échéant, renvoient le patient à un médecin.»