Énorme rabais sur le remède à l'impuissance! Depuis quelques jours, sur le site internet de la pharmacie des Hauts de Malagnou à Chêne-Bougeries (GE), presque toutes les pilules érectiles sont en action. Les soldes durent, c'est une solide occase!
Tellement fort que le commerce s'est fendu d'une story commerciale sur ses réseaux sociaux. Cette publicité pour du Tadalafil-Mepha à -20% est apparue sur le téléphone d'un lecteur assidu de Blick, qui nous l'a signalée. Selon lui, cette démarche est illégale.
Sur ordonnance, pub illégale
Blick a vérifié. Comme son cousin le Viagra (ou Sildénafil), le Tadalafil est disponible en Suisse uniquement sur ordonnance. Confrontée à cette réclame, Mélanie Levy, professeure en droit et codirectrice de l'Institut de droit de la santé de l'Université de Neuchâtel (UNINE), est du même avis que notre indicateur: «La loi est très claire sur la publicité pour les médicaments sous ordonnance: il y a une interdiction totale de toute forme de publicité, peu importe qu'il s'agisse de TV, de flyers en papier ou d'Instagram.»
La différence entre le Tadalafil et le Viagra, c'est la rapidité et la durée d'action, ou encore la capacité d'aller dans le sang malgré un repas, précise à Blick le Dr Laurent Vaucher, urologue à la Clinique de Genolier (VD). Selon lui, ce médoc «est beaucoup prescrit à l'heure actuelle.»
Mais quel est le danger de cet érectile? «Le Tadalafil n'est jamais donné sans ordonnance. Il a une incompatibilité avec certains médicaments cardiologiques. L'effet de dilatation des vaisseaux d'un médicament cardiaque peut être doublé avec un médicament érectile, et surcharger le cœur.»
Le risque n'est donc pas l'érection à rallonge, mais bien le cocktail. «Ce médicament peut être dangereux s'il est pris avec d'autres médicaments, mais pas en surdosage, continue le spécialiste en détaillant l'effet de «saturation» provoqué par le Tadalafil. Vous pouvez vous taper la boite entière et il ne va rien se passer à part que vous allez perdre de l'argent.»
La différence entre le Tadalafil et le Viagra, c'est la rapidité et la durée d'action, ou encore la capacité d'aller dans le sang malgré un repas, précise à Blick le Dr Laurent Vaucher, urologue à la Clinique de Genolier (VD). Selon lui, ce médoc «est beaucoup prescrit à l'heure actuelle.»
Mais quel est le danger de cet érectile? «Le Tadalafil n'est jamais donné sans ordonnance. Il a une incompatibilité avec certains médicaments cardiologiques. L'effet de dilatation des vaisseaux d'un médicament cardiaque peut être doublé avec un médicament érectile, et surcharger le cœur.»
Le risque n'est donc pas l'érection à rallonge, mais bien le cocktail. «Ce médicament peut être dangereux s'il est pris avec d'autres médicaments, mais pas en surdosage, continue le spécialiste en détaillant l'effet de «saturation» provoqué par le Tadalafil. Vous pouvez vous taper la boite entière et il ne va rien se passer à part que vous allez perdre de l'argent.»
La spécialiste juridique s'en réfère à la loi fédérale sur les produits thérapeutiques (LPTh), base légale dans ce domaine. En effet, l'article 32 stipule: «Est illicite la publicité destinée au public pour les médicaments qui ne peuvent être remis que sur ordonnance.»
Mélanie Levy en explique les raisons: «Derrière cette interdiction généralisée, il y a l'idée de la prévention en matière d'abus de médicaments, ainsi que de sécurité des patients et des patientes. Cela arrive souvent dans ce domaine des médicaments érectiles, où il y a des tentatives de dévier de cette interdiction.»
Sans ordonnance, régime spécial
Seule la promotion de médicaments non soumis à ordonnance est autorisée. «Les entreprises pharmaceutiques peuvent faire de la publicité, mais dans un cadre restreint, poursuit Mélanie Levy. Une publicité ne doit pas encourager à l'usage excessif ou inapproprié d'un médicament.»
Petite ou grosse, la taille de la ristourne compte. S'il est trop élevé, le rabais proposé par le vendeur peut dépasser les bornes légales. «La fourchette où des cas ont été admis était lors de soldes de 10 à 20%, mais au-delà, on tombe dans le cadre de l'encouragement à un usage excessif ou inapproprié», clarifie l'universitaire.
Leur première fois sur les réseaux
Pour la codirectrice de l'Institut de droit de la santé de l'UNINE, il faut éviter que les patients consomment trop de médicaments ou qu'ils demandent des ordonnances à leur médecin après avoir vu des publicités. Mélanie Levy estime que les nouveaux supports publicitaires numériques exploitent actuellement la «zone grise» des médicaments sur ordonnance: «Sur les réseaux sociaux, c'est la toute première fois que j'en vois une et c'est d'autant plus choquant. La loi est pourtant très claire. Ce type de publicité est interdit, tout court.»
Laurent Vaucher, urologue à la Clinique de Genolier (VD), également contacté par nos soins, avoue lui aussi n'avoir jamais vu de publicité du genre. Il souligne que les médicaments érectiles — ainsi que la pilule contraceptive — ne sont généralement pas remboursés.
De quoi expliquer pourquoi la pharmacie de Chêne-Bougeries aurait outrepassé la loi? «Comme ce n'est pas remboursé, les pharmaciens peuvent proposer des prix très différents, analyse le spécialiste des organes génitaux. Je dis souvent aux gens d'aller chercher du Cialis (ndlr: un médicament similaire) en France, qui a le même effet. Il coûte une quarantaine de francs après la frontière, contre plus d'une centaine chez nous.»
Pourquoi avoir fait la pub d'un médicament sur ordonnance? La pratique publicitaire est-elle commune dans la profession? Sollicitée par téléphone depuis vendredi 2 et par courriel ce lundi 5 février, la Pharmacie des Hauts de Malagnou n'a, à l'heure où ces lignes sont écrites, pas répondu à nos questions.