En Suisse, de nombreux antidouleurs sont disponibles sans ordonnance, comme l'ibuprofène, le paracétamol ou l'aspirine.
Pour atténuer la douleur, il existe également des analgésiques et des opioïdes, mais cette fois sur ordonnance. L'utilisation de morphine, de codéine ou de fentanyl est ainsi très réglementée, car certaines de ces substances entraînent une forte dépendance.
Blick fait le point sur le marché en plein essor de ces antidouleurs.
Quel est l'analgésique le plus populaire ?
Le leader absolu de tous les médicaments en Suisse est le paracétamol. Selon le rapport Helsana sur les médicaments, 25% des Suisses y ont eu recours au moins une fois en 2021.
Disponibles sans ordonnance jusqu'à 500mg depuis 2003, les comprimés de paracétamol peuvent être délivrés librement jusqu'à 1g.
En la matière, le médicament le plus vendu est le Dafalgan du groupe pharmaceutique français UPSA.
Combien dépensons-nous pour des analgésiques ?
Selon la société d'analyse pharmaceutique IQVIA, qui évalue les données du système de santé suisse, l'industrie pharmaceutique a généré un chiffre d'affaires de 9,2 milliards de francs avec l'ensemble des médicaments en 2021. 15% de ce chiffre d'affaires provient de la vente de médicament sans ordonnance.
Selon les estimations de l'association des pharmaciens Pharmasuisse basées sur les données d'IQVIA, les Suisses ont dépensé l'année dernière 286 millions de francs pour des analgésiques sans ordonnance. C'est 18% de plus que l'année précédente!
Pour Pharmasuisse, cette augmentation est liée à la croissance fulgurante du marché des médicaments, elle-même en lien avec l'augmentation de la population.
Swissmedic, l'autorité d'autorisation de la Confédération, met cependant en garde contre une augmentation des importations illégales de médicaments. Toutefois, on ne sait pas combien de Suisses commandent effectivement leurs médicaments sur des sites Internet étrangers.
Les analgésiques sont-ils concernés par la pénurie de médicaments ?
Le transfert de la production de médicaments vers des usines en Inde ou en Chine a été fatal à la branche pharmaceutique, notamment lors de la pandémie. Les confinements ont entraîné des arrêts de production et les prix élevés de l'énergie liés à la guerre en Ukraine ont encore aggravé la situation.
Depuis l'automne dernier, les Suisses en font les frais: les antibiotiques, les psychotropes ou les analgésiques sont plus rarement disponibles.
Au début de l'année, la Confédération a notamment mis en garde contre la pénurie de certaines substances actives comme l'ibuprofène et le paracétamol. Les préparations pour enfants, comme les comprimés effervescents et les sirops, sont également difficiles à obtenir.