Pour contrer la migration irrégulière
L'Allemagne veut renforcer les contrôles aux frontières avec la Suisse

En janvier, 4600 entrées illégales ont été enregistrées en Suisse. La plupart de ces migrants veulent poursuivre leur voyage, notamment en direction du nord. Le Land allemand de Bade-Wurtemberg, voisin de notre pays, veut donc renforcer les contrôles aux frontières.
Publié: 17.02.2023 à 12:37 heures
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En janvier 2023, les entrées non autorisées en Suisse ont atteint un niveau record.
Photo: keystone-sda.ch
Tobias Ochsenbein

De plus en plus de migrants entrent illégalement en Suisse. Les derniers chiffres de l'Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières (OFDF) le montrent: en janvier de cette année, 4600 entrées illégales ont été enregistrées. C'est plus du double que pour le même mois de l'année précédente (environ 2400). De 2018 à 2021, les chiffres de janvier étaient encore plus bas, à savoir environ 1200.

Beaucoup de ces personnes migrantes se déplacent par train de nuit depuis Vienne et finissent par arriver dans la commune saint-galloise de Buchs. Ce sont la plupart du temps des réfugiés d'Afghanistan, ou des migrants de Tunisie, d'Inde et du Bangladesh. Beaucoup suivent la route des Balkans et profitent ensuite de la liberté de voyager dans l'espace Schengen.

Mais ceux-ci ne veulent pas rester en Suisse. Nombre d'entre eux souhaitent en réalité poursuivre leur route vers la France, ou vers l'Allemagne. Et la Suisse ne possède aucune base juridique pour les en empêcher.

Le Land de Bade-Wurtemberg n'est pas satisfait

Il faut dire que le nombre d'entrées illégales en Allemagne provenant de la Suisse augmente de manière vertigineuse depuis l'été 2022. Sur cette même année, on en a constaté un total de 10'472, comme l'a récemment rapporté le journal «Bild».

Le Land allemand de Bade-Wurtemberg, à la frontière nord de notre pays, est particulièrement concerné par ces arrivées. «Le ministre de l'Intérieur, Thomas Strobl, a déjà insisté à la mi-décembre 2022 pour que la police fédérale augmente sensiblement ses contrôles à la frontière germano-suisse afin d'endiguer la migration illégale», a ainsi communiqué le ministère de l'Intérieur du Land en question à Blick.

Thomas Strobl a en outre proposé il y a quelque temps déjà à l'État allemand que la police du Bade-Wurtemberg puisse soutenir la police fédérale allemande.

Les politiques veulent un contrôle des frontières plus efficace

Le chef du groupe parlementaire du Parti libéral-démocrate (FDP) du Bade-Wurtemberg, Hans-Ulrich Rülke, déplore lui aussi la situation. «La forte augmentation du nombre de personnes arrivant illégalement de Suisse, en particulier en 2022, est sans aucun doute une charge», a-t-il déclaré à Blick. Selon lui, le Land et les communes évoluent à la limite de leurs capacités.

Il demande à l'Allemagne d'entamer des négociations avec le Conseil fédéral suisse pour une protection efficace des frontières. «Si celles-ci n'aboutissent pas, des contrôles doivent être introduits du côté allemand», insiste le politicien.

L'Allemagne et la Suisse veulent étendre le plan d'action

De son côté, Berne n'est pas non plus satisfaite de la situation actuelle. C'est pourquoi les deux pays se sont mis d'accord dès la mi-décembre de l'année 2022 pour renforcer les contrôles de police à la frontière commune. La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, et l'ancienne ministre de la Justice Karin Keller-Sutter ont convenu d'un plan d'action dans ce sens.

Des patrouilles de police communes doivent notamment être mises en place dans les trains qui partent de Suisse vers l'Allemagne. La lutte contre les passeurs doit également être intensifiée par des recherches transfrontalières. Les deux pays voisins avaient déjà adopté un plan d'action en 2016, dont les mesures doivent maintenant être étendues.


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