Après une année record
Que répondent les partis à la pression migratoire?

2022 a été une année record: près de 100'000 personnes ont cherché refuge en Suisse. Un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis la Seconde Guerre mondiale. Les partis ont différentes stratégies pour faire face à la forte migration actuelle. Blick fait le point.
Publié: 16.02.2023 à 09:58 heures
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Dernière mise à jour: 16.02.2023 à 10:04 heures
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La Suisse enregistre à nouveau une hausse des demandes d'asile: en 2022, elles ont augmenté d'environ 64% par rapport à l'année précédente.
Photo: keystone-sda.ch
Sara Belgeri

La problématique de l'asile reste un sujet majeur dans notre pays, et les débats ne risquent pas de se calmer de si tôt. En effet, la Suisse est confrontée à son plus grand flux de réfugiés depuis près de 80 ans.

Des milliers d'Ukrainiens qui ont dû fuir la guerre ainsi que 24'500 demandeurs d'asile ont cherché refuge en Suisse. Blick résume la manière dont les différents partis entendent répondre à ce défi.

L'UDC veut gérer l'immigration depuis l'Afrique

En cette année électorale 2023, le conseiller national Mike Egger demande la suppression du statut de protection S (les personnes déclarées «personnes à protéger» par le Conseil fédéral) pour les Ukrainiens, car il entraîne une surcharge des structures d'accueil. Comme l'Italie ne reprend plus les réfugiés de Dublin, le chef de parti Marco Chiesa demande en outre l'arrêt de l'accueil des demandeurs d'asile provenant de pays tiers sûrs.

Pour lui, les procédures d'asile doivent d'abord être menées en Afrique. L'idée de délocaliser les procédures d'asile est venue à l'UDC il y a plusieurs années déjà. Les experts en migration doutent de sa faisabilité et de sa compatibilité avec le droit suisse.

Le PLR se veut «dur mais juste»

Selon le vice-président du parti Andri Silberschmidt, le PLR veut miser sur le principe «dur mais juste» en matière d'asile: Ceux qui n'obtiennent pas l'asile doivent être systématiquement renvoyés dans leur pays. Les cantons sont responsables de l'expulsion des personnes déboutées, mais dans de nombreux endroits, la procédure ne serait pas assez stricte selon le PLR. Le parti désire intervenir dans dix cantons. Il voit en outre un potentiel dans les personnes admises à titre provisoire: si davantage d'entre elles travaillaient, cela permettrait de lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.

Le PS se montre solidaire

Avec Elisabeth Baume-Schneider, c'est à nouveau une conseillère fédérale PS qui est en charge du dossier de l'asile. Une de ses déclarations a déjà fait jaser: elle a dit vouloir améliorer la situation des personnes admises à titre provisoire et leur accorder le statut de protection S comme aux Ukrainiens. Et la conseillère nationale PS Samira Marti de proposer que les avantages du statut de protection S soient accordés à tous les réfugiés.

Pour rappel, le statut S permet aux «personnes à protéger» d'être admises rapidement et sans procédure d’asile, jusqu’à ce qu’il ne soit plus nécessaire pour elles d’être protégées. La première et seule activation de cette protection date de mars 2022, pour accueillir les réfugiés ukrainiens après l'invasion russe.

Le Centre mise sur d'autres thèmes

Le Centre ne veut pas se laisser dicter le thème de l'asile par l'UDC de son côté. Selon le porte-parole Thomas Hofstetter, le baromètre des préoccupations montre que la population se soucie davantage de sa prévoyance que de la migration.

Les Vert-e-s veulent tirer les leçons des expériences récentes

Les Vert-e-s demandent quant à eux une politique d'asile qui «ne classe pas les gens dans des catégories d'origine, ne les marginalise pas et ne les pousse pas dans l'illégalité.» La conseillère nationale des Vert-e-s Irène Kälin demande que l'on tire les leçons des expériences faites avec le statut de protection. Elle voit d'un bon œil l'accès direct au marché du travail.

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