La proposition d'Élisabeth Baume-Schneider critiquée
Le visa express suisse pour les victimes du séisme en Turquie fait bondir la droite

La nouvelle conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider veut aider les victimes du séisme en Turquie. Sa proposition d'un visa express en Suisse pour les personnes qui y ont de la famille fait toutefois bondir la droite.
Publié: 14.02.2023 à 06:09 heures
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Dernière mise à jour: 14.02.2023 à 08:16 heures
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Élisabeth Baume-Schneider veut que les victimes du séisme en Turquie puissent venir en Suisse si elles y ont de la famille.
Photo: Keystone
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Daniel Ballmer et Pascal Tischhauser

Le conseiller aux États PLR Damian Müller ne mâche pas ses mots sur Twitter. «Permettre à des ressortissants turcs de venir en Suisse sans passeport est une idée à la noix de la nouvelle cheffe du Département de la justice», écrit-il sur le réseau social, en faisant référence à Élisabeth Baume-Schneider.

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La conseillère fédérale PS veut aider les Turcs qui ont perdu leur maison à la suite des tremblements de terre dévastateurs en Turquie et en Syrie. Ceux qui ont de la famille en Suisse doivent pouvoir venir temporairement et facilement dans notre pays. La Confédération veut traiter en priorité ces demandes de visa. Pour soutenir le consulat général, la Confédération envoie des collaborateurs supplémentaires à Istanbul.

Déjà 700 demandes reçues

En temps normal, un passeport est nécessaire pour entrer en Suisse depuis la Turquie. Mais avec la catastrophe, le précieux document s’est retrouvé enseveli sous les maisons effondrées. Les ressortissants turcs peuvent donc demander un visa express via un formulaire dit «fast-track». Les demandes doivent être traitées avec soin, mais aussi rapidement, conformément au droit Schengen.

Ce lundi, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) avait déjà reçu environ 700 formulaires remplis, a appris Blick. Les demandes sont en cours de traitement. Reste à savoir combien d’entre eux entrent en ligne de compte, c’est-à-dire combien de ces personnes ont de la famille proche en Suisse et si leurs proches sont également disposés à accueillir leur mère ou leur père de Turquie. La proportion de personnes qui pourraient effectivement remplir les conditions et dont la demande serait ensuite examinée en détail devrait donc être plus faible.

«La Suisse devrait faire preuve d’ouverture dans ce domaine»

Élisabeth Baume-Schneider bénéficie d’un soutien important du centre-gauche. Pour la conseillère nationale PS Sarah Wyss, «la bureaucratie n’a pas sa place ici». Il faut maintenant de l’aide et de la solidarité.

Le conseiller national vert’libéral Roland Fischer va dans le même sens, sans pour autant aller aussi loin que la socialiste. «La Suisse devrait faire preuve d’ouverture dans ce domaine, estime-t-il. Mais pas sur un large front.» Le Lucernois apprécierait que les personnes vulnérables ayant un lien étroit avec la Suisse soient traitées en priorité.

C’est pourquoi le SEM s’efforce actuellement de clarifier les détails concernant les visas express, en collaboration avec les autres États Schengen.

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Le PLR met en avant un danger pour la sécurité intérieure

La proposition de la conseillère fédérale socialiste suscite en revanche beaucoup de scepticisme du côté des bourgeois. Damian Müller, le politicien des affaires étrangères du PLR cité plus haut, émet des réserves. «Si des migrants sont admis de manière incontrôlée dans notre pays, cela met en danger la sécurité intérieure», assure-t-il. Des djihadistes arrivent régulièrement en Europe depuis cette région, avance-t-il encore: «Il faut absolument empêcher cela.» C’est pourquoi l’aide sur place reste la meilleure solution, selon lui.

Le conseiller national UDC Franz Grüter veut lui aussi miser entièrement sur l’aide sur place. «Celle-ci peut être importante», déclare le président de la Commission de politique extérieure. La Suisse pourrait y apporter une contribution importante. En revanche, faire venir encore plus de réfugiés en Suisse selon des «critères arbitraires» est une approche totalement erronée, selon lui. «Plusieurs cantons ont déjà dû déclarer l’état d’urgence en matière d’asile, souligne le Lucernois. Cela ne serait pas compris par la population.»

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