Johanna Bundi Ryser répond aux Jeunes socialistes
La cheffe du syndicat policier s'insurge face aux accusations de racisme

Une partie des Jeunes socialistes veut supprimer la police actuelle, qu'elle accuse d'être raciste. Face à ces accusations, la présidente de la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP), Johanna Bundi Ryser, défend les autorités.
Publié: 21.02.2023 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 21.02.2023 à 08:21 heures
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Une partie de la Jeunesse socialiste souhaite supprimer la police à long terme. (Image d'illustration)
Photo: Keystone
Dominique Schlund

La police doit disparaître! Voici la dernière revendication d'une partie des Jeunes socialistes (Juso), émise notamment après les débordements à Zurich lors d’une manifestation non autorisée. Des dégâts matériels massifs et des combats de rue avec les forces de l’ordre ont eu lieu.

La Juso déplore particulièrement le racisme structurel et le profilage racial qui sévissent dans les pratiques des autorités du pays. On parle de profilage racial lorsque les personnes prises pour cible par la police le sont à cause de leur couleur de peau, par exemple. Les reproches adressés aux représentants et garants de l’ordre sont lourds. Et font vivement réagir les intéressés.

Des accusations «insoutenables et absurdes»

Blick a confronté à ces critiques la présidente de la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP), Johanna Bundi Ryser. Celle qui travaille aussi pour la police fédérale, en parallèle de son mandat, rejette catégoriquement ces reproches: «Parler de racisme structurel est insoutenable et absurde.» De plus, de telles «accusations récurrentes relèvent de la pure campagne idéologique et visent sans doute à faire les gros titres». En d’autres termes, elle soupçonne ces accusations de faire monter la température en vue des élections législatives de cet automne.

Johanna Bundi Ryser rejette tout autant les accusations de profilage racial au sein de la police. Il n’y en aurait tout simplement pas. «Le profilage racial n’est pas autorisé et n’est pas admissible», souligne la policière fédérale. De plus, la police n’a ni le temps ni les ressources pour effectuer un profilage racial institutionnalisé, martèle-t-elle.

Tout n’est pas parfait au sein de la police suisse, reconnaît toutefois la présidente de la FSFP. Cette dernière admet qu’il y a bien eu quelques cas de profilage racial dans le passé. Mais ces cas ont toujours été mis en lumière par la police elle-même. Et les collègues fautifs ont dû rendre des comptes. Pour Johanna Bundi Ryser, le profilage racial est un phénomène que l’on a réussi à maîtriser.

La police y serait parvenue grâce à la sensibilisation. «Dès l’école de police, les aspirants et aspirantes sont formés en conséquence et des tests d’aptitude sont effectués. Si l’attitude et l’image ne conviennent pas, on se sépare de ces personnes dès l’école de police», détaille la responsable.

Toujours pas d’organe indépendant de contrôle du racisme

Ce week-end, la Juso a déploré l’absence d’un organe indépendant de contrôle du racisme et de la violence au sein de la police. Il est peu probable qu’il y en ait un dans un avenir proche. Pourtant: «Toute personne peut porter plainte ou déposer un recours. Ces plaintes sont prises extrêmement au sérieux et font toujours l’objet d’une enquête», précise la cheffe du syndicat.

Johanna Bundi Ryser estime qu’une réforme du système policier actuel est inutile et que les critiques sont très exagérées. Et ce, sans doute parce qu’il n’y a aucune raison pour que la situation en Suisse soit comparable à celle des États-Unis, où des personnes racisées ont été tuées à plusieurs reprises à la suite de l’usage de la force par la police.

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