C'est un dimanche soir ordinaire. Rentrant d'un dîner en voiture, un couple qui réside dans le paisible village d'Affoltern am Albis, dans le canton de Zurich, ne s'attend pas à vivre une telle mésaventure. «Nous avons été arrêtés sur le chemin du retour, à Adliswil, par la police cantonale », raconte Anton Oroshi, la trentaine, au volant de sa Porsche 911 Targa GTS d'occasion (450 ch, pour 154'000 francs).
Il a dû montrer sa carte d'identité ainsi que les papiers d'immatriculation de son véhicule. Le Kosovar d'origine s'indigne: «Ensuite, ils ont testé ma voiture. Ils ont dit qu'ils avaient l'impression qu'elle était trop bruyante et que j'avais donc manipulé quelque chose. Mais ce n'est absolument pas le cas!»
«Petit» détour par centre de test
Il a ensuite dû suivre la police jusqu'à une halle d'essai de véhicules dans la commune de Wädenswil, près du lac de Zurich. «Tout cela nous a pris environ deux heures», explique le conducteur.
Les policiers, soupçonneux d'un truquage, auraient eux-mêmes testé la voiture dans la salle. Scène à laquelle le couple n'a même pas été autorisés à assister. Anton Oroshi, planificateur d'événements de profession, explique: «L'un des policiers a roulé avec ma Porsche sur une esplanade. Peut-être qu'il voulait juste savoir ce que ça fait d'être au volant d'un tel véhicule.»
Délit de faciès?
Pourquoi tant de méfiance de la part des forces de l'ordre? Le Kosovar d'origine, également Suisse de passeport, a sa petite idée: «La deuxième question posée lors du contrôle était de savoir d'où venait mon nom.» Et d'ajouter: «Je trouve cela insolent. Au mieux. Ce sont toujours les mêmes qui se font contrôler...»
Par ailleurs, le casier de l'homme est presque exemplaire: Il n'a grillé qu'une seule fois un feu rouge de sa vie, pour lequel il a payé 250 francs.
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Sa petite amie, elle aussi, s'enflamme: «Pour moi, c'était une action absolument raciste», affirme Katerina Janska, d'origine tchèque et allemande. Peu importe le type de voiture que conduit son copain et le nom qui figure sur sa carte d'identité: il doit être traité comme n'importe quel Suisse, tonne-t-elle.
Elle veut porter plainte
Pour Katerina, hors de question de laisser passer ce qu'elle qualifie d'incident injustifié: «Je vais déposer une plainte auprès de la police cantonale de Zurich.»
Pour Anton Oroshi, le comportement des agents était clairement problématique. Les policiers «voulaient à tout prix trouver quelque chose d'illégal sur ou dans la voiture», regrette-t-il. Or, finalement, ils ont été forcés de noter que tout était en règle, commente-t-il – et on les a laissés partir. «Mais, juste avant de nous libérer, ils ont bien précisé qu'ils allaient encore consulter la Porsche pour confirmer que tout était en ordre, fulmine-t-il. Pourtant, la seule chose que j'ai fait avec cette voiture, c'est son plein!»
La police rejette «clairement ces accusations»
La police cantonale zurichoise, interpellée par Blick, rétorque: «Le contrôle de véhicule mentionné a été effectué en raison d'émissions sonores excessives», affirme son porte-parole Ralph Hirt. Et de préciser: «Nous rejetons clairement les reproches formulés par les personnes contrôlées».
A la question de savoir si une infraction a été constatée, ou si une plainte a été ouverte contre le conducteur, Ralph Hirt reste vague: «D'autres investigations sont encore en cours.»