Polémique sur les réseaux sociaux
Les Jeunes UDC taillent le drapeau LGBT, synonyme de «décadence»

À quelques jours du 1er Août, la Ville de Berne a temporairement remplacé ses drapeaux suisses par l'étendard LGBT. Cela ne passe pas chez les Jeunes UDC Suisse, pour qui le fanion arc-en-ciel représente «la censure», «la décadence» ou encore «la ruine». Polémique.
Publié: 31.07.2023 à 17:03 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2023 à 09:53 heures
Les Jeunes UDC Suisse ont lancé la polémique sur «X», ex-Twitter.
Photo: Jeunes UDC Suisse
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Face aux drapeaux arc-en-ciel, les Jeunes UDC suisses voient rouge. Samedi 29 juillet, ils s’insurgent sur «X», ex-Twitter: «Berne hisse des drapeaux qui représentent la censure et l’exclusion, la décadence et la ruine. Nous, les Jeunes UDC, affichons le drapeau qui représente la liberté et la force, la cohésion et notre avenir (ndlr: le drapeau suisse).»

Posons les faits. À quelques jours du 1ᵉʳ Août, la capitale du pays a rangé les étendards suisses et ceux de l’ours bernois pour mettre, à la place, le drapeau LGTB, rapportait jeudi dernier «20 minutes». Ce n’est pas un hasard: les autorités ont fait ce geste à l’occasion de l’accueil des EuroGames 2023, un événement sportif LGTB.

Damien Cottier se mouille

Toujours sur le réseau social préféré des politiques, le message de la formation conservatrice a suscité beaucoup de réactions outrées. À l’instar de celle de Damien Cottier, chef de groupe du Parti libéral-radical (PLR) au Conseil national. «Chers Jeunes UDC Suisse, le drapeau [LGBT] n’est ni la négation de la [Suisse] ni un message de censure (?) exclusion décadence (!) ou ruine (?) C’est le signe d’une société assez mûre et sûre de ses valeurs pour intégrer chacun-e. Vive la Suisse, vive la diversité qui est sa définition.»

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Membre du comité des Jeunes libéraux-radicaux neuchâtelois, Alex Ferreira lui a emboîté le pas: «Tels certains mouvements wokes que vous combattez, vous proférez des discours injurieux et haineux, faits d’amalgames, dans le but est la censure et l’exclusion. Vous n’êtes pas patriotes, car vous ne défendez pas un pays, où les individus sont libres de mener à bien leurs vies.»

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Sans surprise, à gauche aussi, ce tweet ne passe pas. Le député socialiste au Grand Conseil neuchâtelois Hugo Clémence s’indigne: «Les seules ruines sur lesquelles on dansera, c’est sur celles de l’extrême droite. #Fierdetredecadent»

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Charles Poncet entre dans la danse

À noter que Damien Cottier a précisé sa première prise de positon par la suite. «Le drapeau arc-en-ciel n’est pas symbole du mouvement 'woke', auquel je m’oppose, mais de l’égalité des droits des personnes LGBT. Ne mélangeons pas tout et ne laissons pas les 'wokistes' s’approprier les droits LGBT!»

Cette clarification intervient après que de nombreux internautes — parfois anonymes — ont tancé la figure du centre droit romand. Dans le lot, le député genevois de l’Union démocratique du centre (UDC) Charles Poncet. «Cher Damien Cottier, Vous êtes, permettez-moi de vous le marquer, l’exemple parfait de ces hommes et de ces femmes politiques sans colonne vertébrale, adeptes de l’adage selon lequel ce n’est pas la girouette qui tourne, mais bien le vent qui change. Bien à vous.», assène, lui aussi sur la plateforme d’Elon Musk, cet ancien membre du Parti libéral puis proche du PLR après la fusion de 2011.

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Même pas mal. L’ancien collaborateur personnel de l’ex-conseiller fédéral Didier Burkhalter ne s’est pas laissé démonter: «Dixit l’homme qui change de parti comme on change de chemise… Bien à vous.» Et vlan!

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