Polémique au bout du Léman
Une dirigeante de l'ONU se dit victime de «harcèlement raciste» à Genève!

La cadre de l'ONU Winnie Byanyima assure avoir été victime de «harcèlement raciste» de la part d'un agent de sécurité et de la police genevoise qui seraient arrivés devant son domicile sans raison apparente. Tollé sur X (ex-Twitter).
Publié: 24.08.2023 à 17:00 heures
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Dernière mise à jour: 25.08.2023 à 16:13 heures
La directrice exécutive d'ONUSIDA Winnie Byanyima a jeté un pavé dans la marre.
Photo: D.R./Keystone
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

C’est une polémique qui fait tache dans la Genève internationale. Ce mercredi, Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’agence onusienne de lutte contre le sida (ONUSIDA) basée au bout du Léman, assure être victime de «harcèlement raciste» au sein même de la cité de Calvin.

Elle avance sur X (ex-Twitter) qu’un agent de sécurité aurait appelé la police alors qu’elle faisait simplement de l’exercice dans un parc privé à l’extérieur de l’immeuble où elle vit depuis trois ans. «J’en ai assez du harcèlement raciste», déplore Winnie Byanyima, qui est noire, en publiant une photo de deux policiers et d’un agent de sécurité blancs. «Les policiers m’ont traitée comme une intruse dans mon propre espace», s’étrangle-t-elle encore dans son tweet visionné près de 670’000 fois.

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Contactées par Blick, les forces de l’ordre genevoises confirment que la police est intervenue le mercredi 23 août, peu après 10h30, à la suite d’un appel adressé à la Centrale d’engagement, de coordination et d’alarme (CECAL). Celui-ci l'informaait «qu’une personne refuserait de s’identifier auprès d’un agent de sécurité privé».

Contrôle d’identité difficile

«À l’arrivée de la police, trois personnes se trouvaient sur les lieux en question, écrit dans un courriel Tiffany Cudré-Mauroux, porte-parole. À savoir l’agent de sécurité privé précité, la personne concernée et son coach. Après avoir tenté de discuter avec celle-ci, les policiers présents sur place lui ont alors demandé de s’identifier et ce, de manière à procéder aux contrôles d’usages. Ce n’est qu’après plusieurs demandes que des documents d’identité ont été présentés aux policiers.»

La police dit avoir transmis le cas à l’Organe de médiation de la police (OMP), un organe indépendant de la police cantonale genevoise. «Par ailleurs, des démarches ont également été entreprises avec la Brigade de sécurité diplomatique qui, lorsqu’un événement se produit avec des représentants du corps diplomatique, se charge de rencontrer les diplomates pour clarifier la situation», précise-t-elle encore.

«Il sied de rappeler que de manière générale, toute personne concernée par une intervention de la police peut également, si elle le souhaite, déposer une plainte auprès du Ministère Public (MP) ou auprès de la Commandante de la Police.

Ancienne élue en Ouganda

Winnie Byanyima est par ailleurs Secrétaire générale adjointe des Nations Unies. «Depuis des décennies, elle défend ardemment les causes de la justice sociale et de l’égalité des sexes, peut-on lire sur le site d’ONUSIDA. Elle mène aujourd’hui l’action des Nations Unies afin de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030.»

Elle a auparavant occupé la fonction de directrice exécutive d’Oxfam International, ce regroupement de 20 organisations de la société civile présent dans plus de 90 pays. L’objectif de cette organisation est d’autonomiser les populations pour voir émerger «un avenir sûr, juste et libéré de la pauvreté».

Winnie Byanyima a aussi été élue à trois reprises au parlement de son pays d’origine, l’Ouganda, où elle a siégé durant 11 ans. Elle a dirigé le premier groupe de femmes parlementaires de ce pays d’Afrique de l’Est qui a fait adopter en 1995 «des dispositions révolutionnaires sur l’égalité des sexes» dans la constitution votée après la guerre civile.

EDIT: Contactée ce jeudi matin 24 août, la police cantonale genevoise nous a répondu ce vendredi 25 août après-midi. Nous avons ajouté ses réponses dans la foulée.

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