Plus de 1'300 espèces d'arbres vivent dans les villes suisses, pour la plupart non-indigènes. Les forêts n'en comptent, elles, que 76, selon une étude publiée lundi par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Cette diversité d'arbres a toutefois un aspect négatif: elle fait des villes une «porte d'entrée pour les ravageurs forestiers invasifs», selon l'étude. Proportionnellement, les ravageurs introduits trouvent plus d'hôtes dans les zones urbaines que dans les forêts. En conséquence, les environnements urbains «sont un lieu idéal pour des mesures d'observation qui permettraient une identification précoce et une lutte contre les espèces invasives», soulignent les auteurs de l'étude, publiée dans la revue «Landscape and Urban Planning».
Les villes sont plus diverses que les forêts
Pour ce faire, ils ont consulté les cadastres des arbres de toute la Suisse. Un tel cadastre est un registre dans lequel les communes répertorient les arbres individuels. Au total, plus de 500'000 arbres urbains ont été répertoriés. Cette surprenante diversité urbaine doit toutefois être relativisée, car la plupart du temps, quelques espèces seulement dominent, comme les érables et les tilleuls. Le phénomène est encore plus marqué dans les forêts naturelles: dans les forêts situées à moins de 10 km des villes, on trouve principalement des épicéas et des hêtres.
«Cela rend notre comparaison entre les arbres urbains et ceux des forêts environnantes intéressante. Après tout, les villes sont généralement considérées comme pauvres en diversité, tandis que les forêts sont perçues comme riches en diversité. En réalité, c'est l'inverse», explique l'expert en protection forestière Benno Augustin, cité dans le communiqué.