Paysages emblématiques du massif jurassien, les pâturages boisés constituent un terreau favorable à la biodiversité. C’est ce que révèlent Appréciés en tant qu’espaces verts, les pâturages ne sont pas à proprement parler des milieux naturels, puisqu’ils résultent d’un savant équilibre entre activité pastorale et entretien des zones forestières, a indiqué mercredi l'UniNE dans un communiqué. Il fut dès lors étonnant, aux yeux des biologistes de l’UniNE, de déceler deux fois plus d’espèces de carabidés dans les pâturages que dans les forêts. Ces coléoptères sont en effet connus pour leurs rôles d’indicateurs de la qualité d’un milieu.
«Les pâturages boisés permettent à de nombreuses espèces de carabidés de coexister dans un même espace, en offrant une multitude de conditions environnementales favorables par cette alternance d’arbres isolés et de zones ouvertes dans la même parcelle», indique Clara Zemp, directrice du Laboratoire de biologie la conservation à l'UniNE, citée dans le communiqué.
Sur la biodiversité
Parmi les espèces de carabidés trouvées dans ces milieux semi-ouverts, cinq figurent sur la Liste Rouge des espèces menacées. Cela montre l’importance de ces paysages pour préserver la biodiversité non seulement au niveau de la région neuchâteloise, mais aussi au niveau national, indiquent les biologistes dans la revue Agroforestry Systems.
Les carapidés: de bons indicateurs pour la biodiversité
«Dans nos sites d’études de pâturages boisés, nous avons trouvé 48 espèces, ce qui correspond à 14% des 342 espèces natives dans l’arc jurassien suisse», relate Yannick Chittaro, collaborateur scientifique à info fauna. «Il est donc concevable que le nombre d'espèces de carabidés soit sensiblement plus élevé sur l'ensemble de ce massif», selon lui
Les carabidés sont de bons indicateurs pour la biodiversité car il en existe une grande variété en Suisse (520 espèces), colonisant un large éventail de milieux terrestres. «Certaines espèces privilégient ainsi plutôt les zones prairiales ouvertes tandis que d’autres préfèrent plutôt les zones forestières fermées, alors que d’autres encore sont généralistes», précise Erwan Zimmermann, premier auteur de l’étude.
Le groupe de recherche a également montré que les surfaces de promotion de la biodiversité, gérées tant par les exploitations agricoles traditionnelles que bio, sont favorables à la diversité des espèces de carabidés. «C’est donc un instrument politique qui porte ses fruits, en tout cas pour les carabidés que nous avons étudiés», conclut Clara Zemp