Placé en garde à vue
Un enseignant zurichois a-t-il abusé sexuellement de ses élèves?

Un enseignant de 27 ans aurait agressé sexuellement ses élèves dans une école de la ville de Zurich. Il a été mis à pied et se trouve actuellement en détention. L'établissement se défend d'avoir mis du temps à intervenir.
Publié: 28.06.2024 à 21:12 heures
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L'enseignant Reto T. aurait harcelé sexuellement ses élèves.
Photo: zVg
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Qendresa Llugiqi et Beat Michel

Sur les réseaux sociaux, Reto T.* se présente dans un costume bleu très chic et se montre visiblement fier de son métier: le jeune homme de 27 ans est enseignant dans une école primaire. Le Zurichois se décrit lui-même comme «un homme au grand cœur». Mais il a pourtant été licencié après s'en être pris à ses propres élèves. 

L'entourage de l'école dans laquelle il exerçait, à Zurich, s'est confié à Blick ce mardi: «L'affaire a éclaté parce qu'une enseignante l'a pris en flagrant délit.» Celle-ci aurait observé comment l'enseignant entretenait des relations sexualisées avec un élève.

Elle aurait alors pris des mesures en le dénonçant. C'était le mardi 11 juin. «Mais il a fallu ensuite deux jours entiers à l'école pour réagir. Pendant ce temps, l'enseignant a pu continuer à se déplacer librement dans l'école et à garder le contact avec les élèves. Ce n'est pas normal!», nous glisse-t-on. Reto T. a finalement été licencié le jeudi et les parents ont été invités à une soirée d'information le vendredi.

Dans une lettre de l'école adressée aux parents le 20 juin, on peut lire: «Comme vous le savez, nous avons reçu des informations sur un comportement transgressif de la part de l'enseignant de votre enfant. L'école prend toujours au sérieux de telles indications. Les parents des enfants concernés ont déjà été informés directement.»

Présomption d'innocence

L'établissement scolaire poursuit: «La protection des enfants est notre priorité absolue. À cet égard, nous appliquons la tolérance zéro.» L'autorité scolaire a pris des mesures pour clarifier les reproches faits à l'enseignant et travaille en étroite collaboration avec les autorités compétentes.

La lettre précise en outre qu'un retour en classe ou à l'école est hors de question pour Reto T. «L'enseignant quittera donc l'école à la fin de l'année scolaire 23/24. Jusqu'à la fin de son engagement, l'enseignant est dispensé.» Enfin, il est précisé que «cette décision ne constitue pas une reconnaissance de culpabilité de l'enseignant. La présomption d'innocence s'applique jusqu'à ce que la situation soit clarifiée».

Interrogé par Blick, Marc Caprez, responsable de la communication au Département zurichois de l'éducation et du sport, confirme que la direction de l'école a reçu «des indications d'un collaborateur sur le comportement transgressif d'un enseignant». Il confirme aussi que la nature de ces transgressions fait l'objet d'une enquête.

Marc Caprez rejette la critique selon laquelle la réaction de l'établissement a été trop tardive: «La direction de l'école a reçu un rapport à ce sujet le mercredi. Le mercredi après-midi, l'entretien avec l'enseignant a eu lieu à l'autorité scolaire de l'arrondissement et le congé a été donné le jeudi après les cours de l'après-midi.»

La ville de Zurich a finalement informé le grand public ce mardi après-midi de l'incident. La protection de l'enfance de la police municipale de Zurich a également été sollicitée.

L'enseignant en garde à vue

Le parquet général du canton de Zurich répond à Blick que la police a désormais fait un rapport sur cette affaire au Ministère public. Erich Wenzinger, responsable de la communication, déclare: «Le Ministère public a ouvert une procédure pénale contre l'enseignant pour suspicion de délits contre l'intégrité sexuelle. Le prévenu se trouve actuellement en garde à vue.»

Alors que l'arrestation avait été communiquée comme étant «provisoire» dans un premier temps, il était clair ce mercredi que Reto T. ne sera probablement pas libéré de sitôt. Erich Wenzinger poursuit: «Le Ministère public a déposé auprès du tribunal des mesures de contrainte une demande d'ordonnance de détention provisoire pour l'enseignant incriminé.» La décision du tribunal des mesures de contrainte est encore attendue.

* Nom modifié

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