Les reproches étaient violents, mais sans fondement: des parents avaient critiqué les cours d'éducation sexuelle d'un enseignant homosexuel à l'école primaire de Pfäffikon, dans le canton de Zurich. Ce dernier aurait notamment incité les enfants à se masturber. De nombreuses discussions ont eu lieu à la suite de cet événement. Mais rien n'a abouti. Le professeur a été licencié, même si les accusations étaient fausses, rapporte le «Züriost».
Dans un premier temps, la direction de l'école est restée discrète. Mais elle a fini par rompre le silence jeudi. Cette dernière a expliqué que le licenciement de l'intéressé n'avait rien à voir avec la pression des parents. Les raisons de cette décision seraient multiples et de différentes natures. La direction n'a toutefois pas souhaité entrer dans les détails. Le cas en question sera soumis à l'examen en externe.
L'incident a fait couler beaucoup d'encre. La directrice du Département de l'éducation du canton de Zurich Silvia Steiner elle-même a pris la parole dans le «Tages-Anzeiger»: «Les parents n'ont pas leur mot à dire sur ce qui est enseigné à l'école. Cela ne change pas non plus lorsqu'ils portent un sujet sur la place publique.»
«Le cas de Pfäffikon ne s'est pas bien passé»
La directrice condamne toute forme de discrimination. Les enseignants apportent beaucoup à la société et doivent donc être traités avec respect, rappelle-t-elle. La direction et l'administration de l'école doivent protéger les enseignants contre «l'hostilité et les attaques». La réglementation est claire à ce niveau.
Silvia Steiner admet toutefois que le dossier en question a été mal géré: «Le cas de Pfäffikon ne s'est pas bien passé. L'office de l'enseignement obligatoire a conseillé l'école, mais celle-ci a apparemment opté pour une autre procédure. En tant qu'autorité d'embauche et de surveillance, la direction de l'école locale est maintenant appelée à agir, et je salue le fait qu'elle veuille faire le point sur les événements.»
La collaboration avec les parents est fondamentale
Le fait que les parents soient en contact étroit avec l'école est fondamental, selon la cheffe de la formation cantonale. «Les enfants, les parents et l'école en profitent. La collaboration avec les parents est ancrée dans la loi sur l'école obligatoire.»
Mais cela n'octroie pas le droit aux parents d'outrepasser leurs compétences et d'imposer des directives. Si cela devait arriver, les responsables devraient intervenir et montrer les limites. «Dans la plupart des cas, cela fonctionne très bien», tient à préciser Silvia Steiner.