Sur le front du Covid, la situation semble plus tendue que jamais en Suisse. Les manifestations contre les mesures sanitaires se multiplient. Après des réunions dans de nombreuses villes suisses et un cortège spontané après l’annonce du Conseil fédéral d’étendre le certificat Covid, ce sont des manifestants plus énervés et bien organisés qui ont été tenus à distance devant le Palais fédéral, jeudi soir. Pascal Couchepin nous livre son avis sur la situation.
À quoi avez-vous pensé lorsque vous avez vu les images de jeudi soir?
J’ai été très surpris en lisant les médias. Ce qui est effrayant, c’est que les détracteurs des mesures sanitaires puissent mobiliser autant de personnes. Soit ils sont venus de toute la Suisse et sont radicalisés, soit il y en a assez dans la région bernoise pour rejoindre facilement la capitale. Les deux sont inquiétants.
Les manifestants ont scandé le prénom de Ueli Maurer. Ils semblent l’apprécier depuis l’affaire du t-shirt soutenant les opposants aux mesures Covid.
Il est évident que l’UDC tente de surfer sur la vague des coronasceptiques. Ueli Maurer se comporte comme un adolescent et teste avec son parti les limites de ce qui est permis ou non. De l’autre côté, Guy Parmelin tente de tenir sa ligne en tant que président de la Confédération.
Vous avez vous-même été président de la Confédération à deux reprises. Que devrait faire Guy Parmelin? Demander des comptes à Ueli Maurer?
Non, mais il faut ignorer les provocations de Ueli Maurer. C’est le jeu habituel de l’UDC, et ce n’est d’ailleurs pas le seul à provoquer. Nos institutions sont assez fortes pour résister à cela.
Le Valaisan Pascal Couchepin a été élu conseiller fédéral en mars 1998. Son mandat a pris fin en octobre 2009. Ueli Maurer, quant à lui, a été élu en décembre 2008. Les deux hommes ont ainsi passé un peu moins d'un an ensemble au sein du Conseil fédéral.
Le Valaisan Pascal Couchepin a été élu conseiller fédéral en mars 1998. Son mandat a pris fin en octobre 2009. Ueli Maurer, quant à lui, a été élu en décembre 2008. Les deux hommes ont ainsi passé un peu moins d'un an ensemble au sein du Conseil fédéral.
Ce sont précisément ces institutions qui ont été attaquées jeudi. Les provocations ont donc des conséquences.
Lors d’une manifestation, les gens se laissent emporter par l’ambiance. Surtout lorsque de nombreux jeunes y participent, cela se produit rapidement. Je pense qu’il ne faut pas non plus surestimer le phénomène.
La société semble de plus en plus divisée. Comment la Suisse doit-elle faire face à cette situation?
Il s’agit de garder la tête froide. Vous savez, il y a deux ans, on ne parlait que de la crise climatique, et maintenant c’est la crise sanitaire. Des solutions pragmatiques sont possibles, il faut chercher celles-ci.