La violence est montée d'un cran jeudi soir devant le Palais fédéral, alors que des manifestants anti-mesure Covid ont fait trembler le cordon de sécurité. La police a répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. La «possible prise d'assaut du Palais fédéral», comme le directeur de la police bernoise Reto Nause a décrit les dérapages, a provoqué des critiques sévères de la part des politiciens.
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Pour le président des Verts Balthasar Glättli, le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer est en partie responsable: «On voit maintenant à quoi cela mène quand Ueli Maurer joue les Donald Trump», nous a-t-il confié. Il fait référence à la provocation du conseiller fédéral en charge de la défense lors d'un évènement de son parti, durant lequel il avait revêtu un t-shirt du groupe «Freiheitstrychler», une mouvance violemment opposée aux mesures sanitaires. Jeudi soir, comme pour faire écho à ce soutien affiché du ministre, les manifestants ont scandé son prénom: «Ueli! Ueli! Ueli!»
«Par rapport à l'étranger, les mesures en Suisse sont beaucoup moins restrictives», confie encore Balthasar Glättli, qui ne comprend pas l'escalade de violence. «Bien sûr, chacun est autorisé à manifester pour son opinion. Mais s'il vous plaît: de manière non-violente!»
«Il faut prendre au sérieux la colère des manifestants»
Les émeutes sont «tristes et embarrassantes», déclare le chef du groupe parlementaire du PS, Roger Nordmann. Après tout, il existe des moyens démocratiques d'engager la discussion sans violence, par exemple, en votant en novembre sure la loi Covid.
Si Roger Nordmann n'est pas aussi catégorique que son homologue des Verts, il pense aussi que Ueli Maurer a «contribué à cette ambiance», bien que le ministre n'ait certainement pas souhaité l'émeute.
Pour le conseiller national du PS bernois Matthias Aebischer, la violence est également «inacceptable». Il estime toutefois que «nous devons prendre au sérieux la colère des manifestants», qui se sentent au pied du mur à cause de l'extension du certificat Covid.
«Je ne suis pas contre le certificat obligatoire dans les restaurants et les universités», précise-t-il. Mais l'élu est clairement d'avis que les tests Covid doivent rester gratuits. «Je ne veux pas d'une société à deux classes.»
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Les présidents du Conseil condamnent l'escalade
Les deux présidents UDC du Conseil fédéral, le président du Conseil national Andreas Aebi et celui des Etats Alex Kuprecht, condamnent ces attaques. Ce comportement «n'est pas suisse», déclare Andreas Aebi au «Tagesanzeiger». Ce n'est pas propice à la cohésion nationale. Lundi, au début de la session, Alex Kuprecht avait appelé à renoncer à la violence. Il reste ébahi face aux excès de violence des personnes qui protestent contre les mesures Covid.
(gbl/daj)