Pas de «conclusions hâtives»
Faillite de Credit Suisse: la BNS veut une analyse approfondie

La débâcle de Credit Suisse et sa reprise par sa rivale UBS ne doivent pas conduire à des «conclusions hâtives» en matière de réglementation bancaire, selon Thomas Jordan.
Publié: 28.04.2023 à 13:24 heures
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Dernière mise à jour: 28.04.2023 à 17:36 heures
Pour Thomas Jordan, le président de la BNS, la réglementation devrait obliger les banques à détenir suffisamment d'actifs «pouvant être mis en gage ou transférés en tout temps et sans restrictions» (archives).
Photo: ANTHONY ANEX

Lors de l'assemblée générale de la Banque nationale suisse (BNS), le président du directoire Thomas Jordan a appelé de ses voeux une «analyse approfondie».

«Les récents événements justifient la nécessité de réexaminer la réglementation et la surveillance des banques», a expliqué vendredi Thomas Jordan, selon le texte de son allocution devant les actionnaires de la BNS. «Il faut se garder de tirer des conclusions hâtives», a-t-il cependant ajouté.

Des «journées dramatiques»

Le président de la BNS a évoqué ces «journées dramatiques de mi-mars» au sortir desquelles «la situation s'est stabilisée». Le renforcement de la surveillance bancaire apparaît aujourd'hui comme une évidence à M. Jordan.

Le tour de vis concernerait principalement la constitution de garanties supplémentaires afin d'éviter le recours au droit de nécessité, comme ce fut le cas pour le sauvetage de Credit Suisse. Pour le président de la BNS, la réglementation devrait obliger les banques à détenir suffisamment d'actifs «pouvant être mis en gage ou transférés en tout temps et sans restrictions».

En tant que prêteur de dernier recours, la BNS a accordé à Credit Suisse et UBS une aide plafonnée à 100 milliards de francs. L'institut d'émission, en déployant ce dispositif appelé ELA+ (emergency liquidity assistance), est cependant arrivé «à la limite de ce qui est encore admissible». Ce prêt n'est qu'assorti d'un privilège des créances en cas de faillite, a rappelé Thomas Jordan.

Une crise majeure évitée

Le sauvetage de Credit Suisse s'est néanmoins avéré nécessaire et a permis d'écarter le risque d'une «crise financière et économique d'ampleur mondiale». «Il n'aurait pas été responsable selon nous d'en arriver là», selon le président de la BNS.

Quant à la question d'une possible distorsion de la concurrence liée à la naissance d'un mastodonte bancaire comme le nouvel UBS, Thomas Jordan préfère laisser le marché s'auto-réguler, partant du principe que le numéro un bancaire helvétique, une fois Credit Suisse absorbé, déploiera ses activités de «façon responsable».

Dans un contexte de hausse des taux directeurs, Thomas Jordan a également mis l'accent sur la transmission de la politique monétaire à l'économie dans son ensemble. La BNS veillera ainsi à ce que les taux d'intérêt appliqués aux dépôts et prêts bancaires soient adaptés rapidement, dans un souci de stabilité des prix.

(ATS)

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