Et si Nemo n'avait jamais obtenu sa ribambelle de 12 points au concours Eurovision cette année, dans la ville suédoise de Malmö? Le journal norvégien «VG» rapporte que les représentants de la Grèce, de la Grande-Bretagne, du Portugal, de l'Irlande, de la Norvège et de la Suisse auraient envisagé de ne pas participer à la grande finale de l'Eurovision le 11 mai dernier. Et ce ne serait que 25 minutes avant le début de l'événement que la catastrophe aurait pu être évitée.
«Nous avons réfléchi jusqu'à la dernière seconde pour savoir si nous devions nous retirer. Beaucoup d'entre nous ont réagi au fait qu'on donne à Israël la possibilité d'utiliser l'Eurovision comme un instrument politique», explique à «VG» Magnus Børmark, guitariste du groupe Gåte, qui a représenté la Norvège pendant le concours. Il confirme qu'en raison d'une réunion d'urgence avec l'UER, il n'a pas pu prendre part à la répétition de la parade des drapeaux le samedi après-midi.
Nemo s'exprime sur les incidents
La Grecque Maria Satti, l'Irlandais Bambie Thug étaient également absentes de cette répétition, tout comme le futur lauréat suisse Nemo. La chaîne publique alémanique SRF a néanmoins assuré, trois jours après la finale, que Nemo n'avait pas manqué la parade des drapeaux en raison d'une réunion de crise. «La pression qui pesait sur Nemo à ce moment-là était énorme et Nemo ne se sentait pas émotionnellement capable de participer à la répétition», a indiqué la SRF dans sa réponse officielle.
Sur Nemo
Depuis sa victoire à l'Eurovision, Nemo milite politiquement pour la mention d'un troisième sexe pour les personnes non-binaires – l'artiste devrait bientôt s'entretenir au téléphone avec le conseiller fédéral Beat Jans à ce sujet. Mais Nemo a également une opinion sur Israël et sur la guerre à Gaza. En mars, l'artiste avait appelé dans un communiqué, avec des artistes d'autres pays, à un cessez-le-feu tout en demandant la libération de tous les otages. Désormais, Nemo fait preuve de réserve. «Pour le moment, je ne veux pas m'exprimer sur ce sujet, je pense que cela ne sert à rien actuellement», a déclaré la star suisse de l'ESC dans une interview avec le magazine allemand «Spiegel». Nemo confirme toutefois qu'il y a eu «différents incidents en coulisses». Une grande partie d'entre eux est encore en train d'être examinée par l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise l'Eurovision.
La SRF dément tout boycott d'Israël
L'ambiance à l'Eurovision est devenue de plus en plus hostile à la participation d'Israël au concours. Pas seulement dans les rues de Malmö, où des manifestations contre Israël ont eu lieu, ou dans la salle, où une partie du public a hué la chanteuse israélienne Eden Golan. Des artistes engagés dans le concours auraient également harcelé la chanteuse israélienne, en bâillant ostensiblement ou en se couvrant la tête d'un drapeau alors que l'artiste s'exprimait en conférence de presse. À l'inverse, des membres de la délégation israélienne auraient aussi eu des comportements problématiques et auraient filmé des artistes à leur insu.
Selon les recherches du journal norvégien «VG», la Suisse faisait partie des pays qui se sont plaints du comportement de la délégation israélienne en coulisses. Yves Schifferle, chef de la délégation suisse à l'Eurovision, confirme l'information à demi-mot: «Certains artistes ont cherché à discuter avec l'UER au sujet de certaines manières de se comporter dans les coulisses.» En revanche, il dément tout projet de boycott: «Il n'a jamais été question que la délégation suisse se retire de l'Eurovision.» L'équipe de Nemo n'a, elle, pas répondu aux sollicitations de Blick à ce sujet.
La Suisse veut éviter un chaos comme à Malmö
Bakel Walden, président du comité de surveillance de l'Eurovision et membre du comité directeur de la SSR, a eu d'intenses discussions avec d'autres délégations tout au long de la semaine de compétition à Malmö. «Il y a également eu un entretien direct pendant les préparatifs de la finale», dit-il. S'il reste discret sur les détails, il précise toutefois que l'organisation de la finale n'a jamais été en danger. «L'échange direct, ouvert et intensif avec les délégations a été l'une des bases importantes pour cela», explique Bakel Walden.
Bien que ni la date ni la ville d'accueil de l'Eurovision 2025 en Suisse ne soient connues, une chose est déjà claire: on ne veut pas voir un chaos comme celui de Malmö dans notre pays. «Nous regrettons que certaines délégations à Malmö n'aient pas respecté l'esprit des règles et de la compétition», communique l'UER. Cette dernière confirme que plusieurs problèmes ont déjà été abordés avec «un certain nombre de délégations» pendant l'Eurovision. Bakel Walden évoque, lui, «un débrief détaillé».