En remportant le 68e Concours Eurovision de la chanson à Malmö (Suède), Nemo a fait en sorte que le concours musical le plus célèbre d'Europe ait lieu en Suisse l'année prochaine.
Immédiatement après le triomphe de l'artiste biennois, la grande course a été lancée et tout le monde se demande désormais: quelle ville s'assurera de l'organisation? Zurich, Saint-Gall, Berne, Bâle, Genève – toutes sont intéressées et la décision définitive n'a pas encore été prise.
La Suisse peut-elle se permettre d'organiser l'Eurovision?
Dans la foulée, le risque financier a également été discuté. Il s'agit de savoir si la Suisse peut se permettre d'organiser l'événement dans son propre pays. Dans une interview accordée au média allemand «Spiegel», Nemo prend personnellement position.
«Les Suisses trouvent toujours une raison de râler, surtout lorsqu'ils doivent payer quelque chose, déclare l'artiste. Je pense qu'au final, cela devrait être un facteur économique positif pour la ville hôte.»
Un coup de fil à Beat Jans
Nemo évoque aussi dans l'interview le débat qui s'est déclenché sur le fait que l'Etat devrait reconnaître un troisième sexe. La pop star révèle: «J'aurai un entretien téléphonique avec le conseiller fédéral Beat Jans la semaine prochaine pour en parler.» Pour Nemo, cet événement représente aussi la possibilité de maintenir cette discussion à l'agenda politique.
Le fait que Nemo doive aussi faire face à des opposants dans le débat sur le genre ne décourage pas l'artiste. «Il y a eu et il y aura des vents contraires, tout comme des commentaires de la droite conservatrice. Mais je ne m'en occupe pas. Je veux faire de la musique, pas de la politique.»
Et pourtant, Nemo doit se l'avouer: «Le truc, c'est qu'une personne non binaire devient automatiquement un sujet politique, un individu considéré de façon politique, si l'on veut.» L'objectif de la star de l'Eurovision: pouvoir faire de la musique le plus rapidement possible, dans un contexte sans dimension politique.