La fin de carrière de Nicoletta della Valle, cheffe de l'Office fédéral de la police (Fedpol), continue de faire parler d'elle. Le conseiller fédéral Beat Jans avait tenté de garder secret le montant de son indemnité de départ, en se référant à une clause de confidentialité.
Lorsque Blick a invoqué la loi sur la transparence, la juriste attitrée du ministre de la Justice a sermonné son chef: il a ensuite dû dévoiler le contrat de départ. Le contenu en a indigné plus d'un: bien que Beat Jans garde la cheffe de Fedpol en poste jusqu'à fin janvier 2025, il adoucit son départ en lui versant près de 340'000 francs.
Le conseiller national UDC genevois Roger Golay a fait de ce parachute doré un sujet de discussion au Palais fédéral: une indemnité de départ est destinée à se débarrasser rapidement d'un titulaire de poste. La cheffe de Fedpol jouit toutefois de la pleine confiance du Conseil fédéral, comme le martèle Beat Jans.
Beat Jans a mis à la porte la cheffe de Fedpol?
Le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi a voulu savoir cette semaine ce qu'il en était de la ministre des Finances Karin Keller-Sutter: comment de telles indemnités de départ élevées sont-elles possibles alors que le budget fédéral est fortement déficitaire?
En tant que cheffe de l'Office fédéral du personnel, Karin Keller-Sutter a fait savoir que les indemnités de départ sont versées dans les cas où «l'impulsion pour la résiliation» du contrat vient de l'employeur. En d'autres termes: Beat Jans aurait donc voulu se débarrasser de Nicoletta della Valle!
Certes, Karin Keller-Sutter n'a pas voulu prendre position sur le cas concret. Mais elle a précisé que «les dispositions légales étaient remplies», confirmant ainsi indirectement le licenciement de Nicoletta della Valle. Beat Jans continue cependant de faire du surplace concernant le départ de la cheffe de Fedpol. «Les deux ont convenu de garder le silence. Nous ne nous exprimons pas davantage à ce sujet», fait savoir le porte-parole du conseiller fédéral.
La composition de la commission de recherche pour la succession de Nicoletta della Valle fait également parler d'elle. Avec le Neuchâtelois Alain Ribaux et la Luganaise Karin Valenzano Rossi, Beat Jans a opté pour des politiciens de seconde zone, se moquent des membres des milieux de la sécurité. D'autres reprochent à Beat Jans d'avoir oublié d'impliquer la CCPCS, la Conférence des commandantes et commandants des polices cantonales de Suisse. Pourtant, les politiques ne cessent de demander que Fedpol et la CCPCS collaborent plus étroitement.