Blick le révélait la semaine dernière: la cheffe de l'Office fédéral de la police, Nicoletta della Valle, avait annoncé en avril son départ pour fin janvier 2025. Pour adoucir cette transition, le conseiller fédéral Beat Jans lui a versé près de 340'000 francs. Ces informations ont désormais des répercussions politiques. Le conseiller fédéral Beat Jans va devoir expliquer s'il voulait se séparer de Nicoletta della Valle.
Le conseiller national genevois de l'Union démocratique du centre (UDC) Roger Golay estime que la somme mentionnée est irresponsable. «Nous devons faire des économies partout. Mais le conseiller fédéral Beat Jans garde Mme della Valle en poste pendant huit mois et lui verse ensuite un salaire annuel. Comment est-ce possible?», s'interroge-t-il.
Le politicien genevois saisit l'opportunité de l'heure des questions au Conseil national pour obtenir des éclaircissements sur les coulisses de cet accord. «La justification de l'indemnité de départ accordée n'est pas claire. Qui se cache exactement derrière la résiliation des rapports de travail? Le Département fédéral de justice et police ou Mme della Valle ?», veut-il savoir.
«L'impulsion est donnée par l'employeur»
La question de Roger Golay est motivée par un passage de l'ordonnance sur le personnel de la Confédération. L'Office fédéral du personnel indique à Blick que selon cette ordonnance, «l'impulsion pour la résiliation est donnée par l'employeur». En d'autres termes, s'il s'agit d'une démission volontaire, aucun parachute doré n'est prévu. Jusqu'à présent, Beat Jans et Nicoletta della Valle avaient parlé d'une séparation à l'amiable: «Le conseiller fédéral Beat Jans avait et a toujours toute confiance en Nicoletta della Valle», précise le Département fédéral de justice et police (DFJP).
Roger Golay a l'impression que le ministre de la Justice veut cacher au contribuable un accord secret avec la cheffe de la Fedpol. «D'abord, Beat Jans s'est tu sur l'indemnité de départ – grâce à Blick, nous en connaissons désormais le montant. Maintenant, il ne dit pas s'il voulait se débarrasser de della Valle ou si la séparation venait de lui. Ou alors, il a enfreint l'ordonnance sur le personnel de la Confédération.»
Le DFJP fournira une réponse à cette question la semaine prochaine. Le porte-parole de Beat Jans a déclaré : «Le conseiller fédéral Jans et la cheffe de Fedpol della Valle ont choisi de ne pas commenter les raisons de la démission. Ils ont convenu de garder le silence.»