Michel Santi sort du bois
«Je ne me porte pas candidat à la tête de la BNS juste pour faire du bruit»

Craint et respecté par les milieux financiers pour son combat et ses coups de gueule contre les dérives spéculatives, Michel Santi, économiste franco-suisse, vise le siège de président de la BNS qui sera vacant dès le 30 septembre, annonce-t-il en exclusivité à Blick.
Publié: 04.04.2024 à 11:31 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2024 à 14:17 heures
Michel Santi, économiste franco-suisse et empêcheur de tourner en rond, veut reprendre les reines de la Banque nationale suisse (BNS).
Photo: D.R.
Christian Rappaz

Michel Santi. Retenez bien ce nom! L’économiste franco-suisse, aussi craint et respecté par les milieux financiers pour son combat et ses coups de gueule contre les dérives spéculatives, se rêve en successeur de Thomas Jordan, qui quittera la tête de la Banque nationale suisse (BNS) le 30 septembre prochain.

Cet empêcheur de tourner en rond, qui déclare en exclusivité à Blick ses intentions, n’est pas tendre avec le bilan du président sortant. Pour lui, la BNS doit impérativement «être le grand défenseur et le bouclier de la neutralité».

Si sa candidature devait être retenue par le Conseil fédéral, l'homme qui veut supprimer le billet de 1000 francs pour lutter contre les abus «sanctuariserait toutes les sommes reçues» dans le but d’en distribuer une partie aux cantons et de créer un fonds souverain qui aurait pour mission de soutenir des actions sociales pour la population. Comme financer la 13e rente AVS. Interview sans langue de bois de celui qui préconise par ailleurs d’affaiblir le CHF et qui estime que le patron de la Réserve fédérale américaine «se prépare à une présidence de Donald Trump et ses acolytes climatonégationnistes».

Michel Santi, comme tout le monde n’a pas lu vos nombreux ouvrages consacrés à l’économie et à la finance, commençons par les présentations. Qui êtes-vous?
Je suis né le 17 avril 1963 à Beyrouth, au Liban d’une mère libanaise chrétienne-orthodoxe et d’un père français, diplomate au service du Ministère des Affaires étrangères. Mon père étant un spécialiste des pays arabes, nous avons résidé dans plusieurs pays du Proche et du Moyen-Orient.

Quand avez-vous rallié la Suisse?
En 1983. Genève précisément, où j’ai commencé à 22 ans mon activité dans le secteur bancaire après avoir quitté mes études de médecine à la fin de la 3e année. Plus tard, j’ai également œuvré en tant que gérant de fonds. J’ai ajouté un Master 2 de Juriste de Banques et Finance, en 2017, à l’Université de Nice. Avant cela, j’ai été sollicité par des banques centrales et des fonds souverains en tant que conseiller indépendant. Je ne peux pas les citer, les engagements étaient confidentiels. Je suis devenu citoyen suisse en 1997.

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«Je fais partie du système mais je n’hésite pas à en dénoncer les excès»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Quelles sont vos expériences les plus marquantes?
J’ai vécu jusqu’à 19 ans dans des pays du Moyen-Orient, où j’ai énormément appris. Au contact d’autres religions, j’ai acquis l’esprit d’adaptation et le sens de la négociation empreint du respect de l’autre. En même temps, j’ai été marqué par la Finance Islamique (FI) qui a vraiment beaucoup à apporter à notre modèle occidental qui se complaît dans de multiples abus spéculatifs.

Comment, concrètement?
Pour faire court, la FI proscrit l’effet de levier responsable de tous nos égarements. Plus récemment, j’ai pu observer au Liban les conséquences dévastatrices pour la population et pour le système bancaire, autrefois fierté nationale, les égarements de sa banque centrale et de son patron considéré pendant des années comme le sauveur de la nation mais qui, en réalité, jonglait avec ce qu’il appelait une «ingénierie financière», qui revenait à jouer avec les ressources du pays.

Et vos hauts faits d’armes?
Mes plus belles réussites à mes yeux sont mes ouvrages. J’ai été l’un des premiers, dès 2008 et la crise financière, à plaider pour accorder la priorité absolue à l’économie réelle au détriment de la virtuelle dotée d’un facteur de nuisance indiscutable. Je suis d’ailleurs un disciple du grand économiste britannique Keynes, dont l’œuvre peut se résumer en un mot: l’humanisme. Je condamne jusque dans ses fondements les errements du système financier actuel qui conditionne littéralement nos existences, qui piège les plus vulnérables, qui met à contribution les deniers publics.

Vous êtes un candidat surprise à la succession de Thomas Jordan, quelle mouche vous a piqué de vous lancer dans cette course qui ne concerne en principe que les gens du sérail?
L’éditeur Favre m’a demandé en début d’année dernière d’écrire un livre à propos des pertes gigantesques de la BNS en 2022 qui, je vous le rappelle, se sont montées à 132 milliards de francs.

Ça vous a titillé?
À la faveur de recherches poussées, je me suis rendu compte que ce déficit abyssal était la conséquence directe d’une perte de contrôle en bonne et due forme de la banque centrale qui s’est de facto transformée en un des fonds spéculatifs les plus massifs du monde. J’en ai fait un livre, argumenté et circonstancié, qui n’a par ailleurs fait l’objet d’aucune critique de la part de la BNS.

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«Le temps d’une BNS se résumant à quelques personnes siégeant dans un tour d’ivoire et se contentant de donner des conférences de presse à des journalistes qui se lavent les mains quand leur banque perd 132 milliards et tournent la tête lorsque les cantons se voient privés de leurs allocations, est révolu»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Ne pas appartenir au sérail sera sans doute un handicap insurmontable…
Peut-être. Mais je suis fier des multiples livres que j’ai écrits, qui donnent des pistes sur mon état d’esprit. Je fais partie du système mais je n’hésite pas à en dénoncer les excès. Simplement, parce que je ne suis plus dépendant de lui. Mon ambition, fidèle aux thèses que je défends, est d’être un grand serviteur des Suisses et non pas de l’État.

C’est-à-dire?
Pour moi, le temps d’une BNS se résumant à quelques personnes siégeant dans un tour d’ivoire et se contentant de donner çà et là des conférences de presse à des journalistes spécialisés qui se lavent les mains quand leur banque perd 132 milliards et tournent la tête lorsque les cantons se voient privés de leurs allocations, est révolu. La BNS doit désormais occuper une autre place. En plus de surveiller la valorisation du franc suisse et d’activer le levier du taux d’intérêt, dont les experts savent maintenant qu’il ne faut pas en attendre des miracles, elle doit sans plus attendre se mettre avec force au service de la population et des entreprises.

À 61 ans, vous voulez succéder à un président qui a le même âge que vous mais qui a passé douze ans à la tête de la BNS. C’est quoi votre motivation profonde? Donner un grand coup de pied dans la fourmilière?
Pas du tout. Je ne me porte pas candidat juste pour faire du bruit ou attirer les regards sur moi mais pour provoquer un débat d’idées. Dans un monde qui se radicalise de plus en plus, la banque centrale ne doit pas hésiter à aller au charbon comme on dit, afin de protéger les intérêts vitaux du pays. Et croyez bien que ceux-ci seront tôt ou tard menacés car tout le monde sera en manque d’argent et de ressources, ce qui produira des guerres multiples et coûteuses. La BNS doit être le grand défenseur et le bouclier de la neutralité, car la riche Suisse sera ciblée immanquablement et plus tôt qu’on ne le pense, nous les Suisses, habitués à une certaine insouciance.

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«Les politiques ne comprennent généralement pas grand-chose à l’économie et encore moins à la finance»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Y a-t-il un modèle dont vous vous inspirez?
Oui. Celui du visionnaire Mario Draghi qui, voyant que les politiciens européens n’étaient pas capables de sauver l’euro, a franchi le Rubicon en 2012. Il s’est bien sûr attiré les foudres des pays fourmis du Nord mais, au final, il a utilisé la force de frappe de la Banque centrale européenne pour mater les marchés.

Peut-on vraiment être un bon président de banque centrale lorsqu’on est tributaire des politiques?
Absolument. Comme j’ai la conviction que l’économie doit être subordonnée au politique, je plaide pour la politisation de cette fonction. D’une part, parce que les politiques ne comprennent généralement pas grand-chose à l’économie et encore moins à la finance. Je reviens à l’exemple de Mario Draghi qui a été le premier à politiser ce rôle de président de banque centrale afin de guider les politiques qui ne comprenaient rien à la crise et qui étaient dans le déni face aux menaces pesant sur l’euro. D’autre part, dans une ère d’instabilité, la banque centrale doit peser de tout son poids dans la gouvernance économique d’un pays.

Et vous pensez être l’homme de la situation?
Écoutez, aujourd’hui, la monnaie est devenue une arme. Voilà pourquoi il faut politiser cette fonction. Afin d’y placer un combattant disposé à se battre dans cette arène de guerre économique globale. Les incertitudes et tempêtes à venir seront de degrés divers et il est fondamental tant pour la solidité de notre système que pour se faire respecter, que son banquier central lutte à armes égales. Entendez, pas uniquement avec la force de frappe traditionnelle de son institution mais également avec l’autorité qu’elle dégagera.

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«Je trouve malheureux que la seule femme ayant jamais figuré à la direction générale de la BNS, Madame Andrea Maechler, ait été évincée»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Les trois membres de la direction générale de la BNS sont nommés par le Conseil fédéral. Donnez trois bonnes raisons à ce dernier de valider votre candidature…
N’oublions jamais que BNS = CHF = stabilité des prix = soutien aux suisses = responsabilité. Les deux autres raisons en découleront. Je veux instaurer au sein de la BNS une éthique de responsabilité envers la population. Cela peut sembler populiste mais est-ce normal que dans le pays le plus démocratique au monde, sa banque centrale se complaise dans un splendide isolement?

Dans votre dernier ouvrage intitulé «BNS: rien ne va plus. Une banque centrale ne devrait pas faire ça», vous étrillez l’institution en dénonçant son fonctionnement opaque et ses égarements en matière de politique financière. Pensez-vous que ce soit le meilleur moyen d’accéder à sa direction?
Ce n’est pas moi qui compte mais mes prises de position et mon argumentation. J’ajoute que je trouve malheureux que la seule femme ayant jamais figuré à la direction générale de la BNS, Madame Andrea Maechler, ait été évincée.

Vous êtes le meilleur ennemi de la BNS depuis plusieurs années. Thomas Jordan et son directoire ont-ils si mal travaillé depuis une décennie?
Non, non, pas un ennemi. Je ne peux pas être l’ennemi de la banque centrale de mon pays. Je tente juste d’apporter un autre éclairage: celui d’un homme ayant une expérience professionnelle mais aussi humaine internationale. Celui d’un homme ayant une culture inspirée de la diversité. Celui d’un homme ayant pratiqué le système sous toutes ses coutures et qui s’en est éloigné. Celui d’un intellectuel ayant tenté d’expliquer les crises diverses et à répétition subie par notre monde depuis 25 ans. Enfin, celui d’un homme ayant les pieds sur terre, précisément loin des cercles fermés et ayant un rapport quotidien avec les «vraies gens».

Vous n’avez pas répondu à ma question. Thomas Jordan et son directoire ont-ils si mal travaillé?
S’agissant de leur bilan, je vous renvoie à leurs ventes en totale panique de gros paquets d’actions au plus bas du marché, en 2022. Une bonne partie de leur portefeuille était constituée d’actions cotées à l’indice Nasdaq américain et ces ventes sont intervenues en plein trou d’air. Depuis ce plus bas niveau, le Nasdaq à repris 60%. Idem pour l’or, comme je le dis dans mon livre. La vente prématurée d’une partie substantielle du stock à 350 dollars l’once, ordonnée par le prédécesseur de Monsieur Jordan, laisse un manque à gagner de 67 milliards pour les Suisses, calculé sur le cours de février 2023. Je vous laisse faire la règle de trois avec le cours actuel de 2300 dollars l’once. Le sens du timing des dirigeants de la BNS me laisse pantois.

Membre de l’Observatoire de la BNS et ex-gouverneur adjoint de la banque d’Irlande, Stefan Gerlach estime que Thomas Jordan a fini par devenir trop puissant. C’est aussi votre avis?
Si c’était le cas, il n’aurait pas démissionné. Je pense au contraire qu’il est usé par les crises traversées depuis plusieurs années qu’il a dû gérer tant bien que mal. Franc suisse, Covid, Crédit Suisse, pertes monumentales, etc. Je crois aussi qu’il sent que les tourmentes à venir seront formidablement complexes et qu’il n’a peut-être plus suffisamment d’énergie pour les gérer.

Le président de l'Observatoire, Yvan Lengwiler, qui a succédé au Neuchâtelois Jean Studer, a lancé l’idée d’une présidence tournante à la tête de la BNS. Sur le modèle du Conseil fédéral. Une bonne idée selon vous?
Non, cela diminuerait son autorité dans un monde où la Suisse doit plus que jamais s’imposer.

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«Je vendrai aussi progressivement toutes les positions spéculatives que la BNS possède en bourse en profitant des niveaux déraisonnables actuels»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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La BNS est sans doute l’unique banque centrale au monde à ne compter que trois personnes à sa tête. N’est-ce pas un peu ubuesque comme situation?
Un seul exemple pour abonder dans le sens de votre question. Peuplée de 375’000 habitant, l’Islande compte quatre membres à sa tête. Selon les mêmes proportions, du haut de ses 8’800’000 habitants, ce n’est pas moins de 93 personnes qui devraient théoriquement faire partie de la Direction de la BNS… qui n’en compte pourtant que 3! Cette situation est inadmissible pour un pays comme la Suisse. De plus, personne ne sait ce qui se dit entre les trois membres en question qui ne sont pas tenus de le rapporter, même pas au Conseil fédéral. J’ai assisté personnellement à des comités de la Réserve Fédérale américaine où des dizaines de collaborateurs participaient aux côtés des gouverneurs.

Vous êtes propulsé à la tête de l’institution le 1er octobre prochain. Quelle est votre première action et votre première décision?
Primo, sachant que depuis 2021, la BNS ne redistribue rien aux cantons et qu’entre 2012 et 2021 elle ne leur a distribué que 26 milliards sur ses 172 milliards de profits, je rééquilibre la balance et je prends note que la vente aujourd’hui de notre solde d’or — 1040 tonnes — rapporterait 73 milliards de francs. Je vendrai aussi progressivement toutes les positions spéculatives que la BNS possède en bourse en profitant des niveaux déraisonnables actuels.

Ensuite?
Secundo, je sanctuariserai toutes les sommes reçues. J’en distribuerai une partie aux cantons et, pour l’essentiel, je pousserai à créer un fonds souverain suisse qui aurait pour mission d’investir à long terme pour les citoyens suisses et dans leur intérêt.

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«La Suisse est forte mais ne peut l’être et respectée en conservant son billet de 1000 francs qui favorise tous les abus et pénalise sa politique monétaire»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Vous sous-entendez que cela représenterait par exemple une solution de financement de la 13e rente AVS?
Permettre à nos seniors de vivre décemment est l’une des meilleures manières d’investir dans la population. Voilà pourquoi je m’inscris dans la droite ligne des résultats des votations de mars dernier tant sur l’âge de départ à la retraite que sur la 13e rente. Je pars du principe qu’investir dans sa population est le meilleur investissement que puisse faire la BNS. Enfin tertio, je proposerai de supprimer la coupure de 1000 francs. La Suisse est forte mais ne peut l’être et respectée en conservant cette coupure qui favorise tous les abus et pénalise sa politique monétaire. Il est temps pour notre pays de quitter le monde des dinosaures.

Michel Santi à la tête de la BNS aurait-il sauvé le Credit Suisse?
Non. Mais je n’aurais pas agi au préalable de manière si conservatrice. J’ai la nostalgie d’un temps où je me promenais à Genève et à Zürich, où la quantité de banques jalonnant les rues m’épatait. Il est vital à mes yeux pour le pays, ses consommateurs et ses épargnants, qu’il y ait un nombre important de banques en Suisse. Je suis farouchement opposé au principe de too big to fail, car ce sont toujours les épargnants qui paient. Keynes parlait de socialisation des pertes et de la privatisation des profits. Il n’est pas admissible de procéder à un tel sauvetage sans expliquer au peuple et sans l’avoir consulté. Et que l’on ne me dise pas comme d’habitude qu’il fallait agir vite…

Quelle action proposez-vous pour affaiblir le franc suisse et desserrer l’étreinte de notre industrie d’exportation?
Baisser de suite les taux d’intérêt afin d’affaiblir le CHF et creuser le différentiel avec l’euro. C’était une erreur de hausser les taux et de banalement s’aligner sur la Banque centrale européenne.

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«L’Europe et la Suisse mènent un même combat contre leurs classes moyennes»
Michel Santi, économiste franco-suisse
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Quel rôle peut jouer la BNS pour raffermir un peu le pouvoir d’achat des Suisses ou, à tout le moins, stopper son érosion?
À travers la création d’un fonds souverain dont l’une des missions consistera à soutenir des actions sociales. À travers également une distribution régulière contractuelle (à définir) en faveur des cantons qui devront les répercuter à leurs habitants.

Les États-Unis et l’Union européenne font marcher leur planche à billets et s’endettent alors que la Suisse se tortille et se prive pour ne pas augmenter sa dette. Ne devrait-on pas au contraire créer massivement de l’argent pour l’injecter dans notre économie?
L’Europe et la Suisse mènent un même combat contre leurs classes moyennes. Je dis souvent que l’austérité est la lutte de classes des temps modernes, car il est aberrant et contre-productif de gérer le budget d’un État comme celui d’un privé.

Notre politique des petits pas est-elle toujours en phase avec notre époque?
Notre époque est celle de grandes décisions à venir. La plus fondamentale consistera à nous préserver dans un monde de plus en plus brutal.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez zéro chance d’obtenir le poste?
Que c’est leur avis et que pour ma part, j’apprécie ma chance de vivre dans un pays où je peux publiquement le briguer. J’ajoute que mon profil, ma carrière et mes propositions pour la BNS méritent largement d’être pris en compte, et pourquoi pas débattus.

Jérôme Powell, le patron de la Réserve fédérale américaine, a déclaré que son institution n’a pas à s’occuper du changement climatique. Qu’en pensez-vous?
Il s’en tient à son mandat et se prépare à une présidence de Donald Trump et ses acolytes climatonégationnistes.

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