Rebond de l'inflation
La facture des loyers devrait encore prendre l'ascenseur en mai

La facture pour les locataires devrait encore prendre l'ascenseur en 2024. Depuis l'an dernier, les loyers ont renchéri de 2,5%.
Publié: 22.03.2024 à 17:38 heures
Certains locataires doivent s'attendre à une hausse des loyers de jusqu'à 10% dès le mois de mai prochain (archives).
Photo: ENNIO LEANZA

Les loyers en Suisse ont en moyenne renchéri de 2,5% l'an dernier - comme en 2022 - et la facture pour les locataires est d'ores et déjà vouée à prendre encore l'ascenseur en 2024, parfois de manière marquée. L'inflation des baux nouvellement conclus a atteint 6,4% en 2023. Le renchérissement des nouveaux baux s'est avéré particulièrement piquant dans le canton de Zurich (+7,0%), suivi par le Tessin (+6,1%) et le canton de Genève, indique vendredi le Centre d'information et de formation pour l'immobilier (Cifi) zurichois dans son rapport annuel.

Soulignant que tous les propriétaires n'ont pas systématiquement fait usage de leur droit à augmenter les baux en cours en septembre suite au premier relèvement par l'Office fédéral du logement (OFL) du taux de référence pour les loyers, les experts zurichois préviennent que la réédition de l'opération en décembre se traduira pour certains locataires par une ardoise alourdie de jusqu'à 10% dès le mois de mai prochain.

Si les placements immobiliers ont souffert l'an dernier des hausses de taux successives adoptées par la Banque nationale suisse (BNS), les milieux concernés voient cependant dans l'amorce jeudi d'un relâchement en la matière une «lumière au bout du tunnel», soulignent les auteurs de l'étude.

Allègement des charges?

Toutes les catégories d'immobilier ont souffert d'une absence de revalorisation, tandis que les placements dans les actions ou même dans les obligations helvétiques ont dégagé des rendements de respectivement 6,4% et 4,7%. «L'argent n'affluait plus automatiquement vers les marchés immobiliers par manque d'alternative,» déplore Donato Scognamiglio, président du Cifi, cité dans le rapport.

La dévalorisation des portefeuilles a particulièrement frappé les objets commerciaux (-1,5% en moyenne à l'échelle nationale), tandis que les immeubles à usage mixte n'ont été dévalués que de 0,6%. Les biens résidentiels ont même grappillé 0,1%. Dans cette dernière catégorie, les cantons de Zoug (+3,2%) et de Zurich (+0,5%) se sont particulièrement démarqués.

La première baisse de taux adoptée cette semaine par la BNS laisse augurer un allègement des charges de financement, une amélioration des rendements et, partant, une nouvelle dynamique en matière de revalorisations. Ce seront à l'avenir les prix des loyers nouvellement conclus qui feront office de catalyseurs.

(ATS)

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