En Suisse, les titulaires d’un permis de conduire sont tenus de passer un examen médical tous les deux ans à partir de 75 ans. A cette occasion, le médecin de famille détermine si les conditions minimales sont remplies pour que la personne puisse continuer à conduire. La raison: contribuer à la sécurité routière de tous les utilisateurs.
Mais en novembre dernier, le Bureau de prévention des accidents (BPA) est arrivé à la conclusion suivante: les examens de contrôle réguliers ne sont pas utiles. Les seniors suisses font à peu près autant d’accidents graves de la route qu’en Allemagne ou en Autriche, où une telle obligation n’existe pas.
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«Des leçons de conduite régulières sont envisageables»
Du côté de la droite, les élus préféreraient supprimer cette mesure qui coûte cher à l’Etat. Mais la conseillère nationale verte Marionna Schlatter arrive à une conclusion très différente: d'une part, elle veut maintenir les contrôles médicaux. D’autre part, elle estime que le Conseil fédéral doit examiner l’introduction de tests pratiques. «On pourrait par exemple imaginer des leçons de conduite régulières dispensées par des moniteurs formés spécifiquement pour cela», précise la politicienne.
Marionna Schlatter base son raisonnement sur des expériences menées à l’étranger. Une étude japonaise conclut que les tests d’aptitude à la conduite obligatoire pour les seniors entraînent une diminution du nombre d’accidents de la route. Après l’introduction d'examens cognitifs pour les conducteurs âgés, le nombre d’accidents chez les hommes a baissé. Chez les conductrices, le constat n’était toutefois pas aussi net.
Pour la Verte, il ne faut pas fermer les yeux sur le fait que le risque d’accident de la route augmente avec l’âge avec la baisse de la vision et l’augmentation des troubles cérébraux. L’évaluation des distances et des vitesses devient plus difficile.
«Une discrimination supplémentaire liée à l’âge»
A droite, cette exigence n’est pas bien accueillie. Pour le chef de groupe du Centre Philipp Matthias Bregy, Marionna Schlatter ne cherche pas à augmenter la sécurité routière, «mais à réduire l’attrait de la conduite automobile». Selon lui, l’objectif caché derrière cette proposition, et d’autres demandes similaires comme la limitation de la vitesse à 30 km/h, serait de faire de la publicité pour la mobilité douce. Dans un seul but: réduire le trafic individuel motorisé.
Le conseiller national UDC Benjamin Giezendanner ne voit pas non plus d’intérêt de cette nouvelle proposition. «Quand un test ne fonctionne pas, on en rajoute une couche, assène-t-il. C'est typique de la gauche! Mais le problème ne se résoudra pas avec des contrôles supplémentaires effectués par des moniteurs de conduite. Ce n’est qu’une discrimination supplémentaire liée à l’âge.»