Sont-ils inutiles?
Ces politiciens veulent supprimer les contrôles de conduite pour seniors

Une étude du Bureau de prévention des accidents le montre: les examens médicaux de contrôle pour les conducteurs âgés ne serviraient pratiquement à rien. L'UDC préférerait supprimer cette mesure, purement et simplement.
Publié: 18.11.2022 à 06:21 heures
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Dernière mise à jour: 18.11.2022 à 08:07 heures
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En Suisse, à partir de 75 ans, les automobilistes doivent passer régulièrement un examen de contrôle.
Photo: ZVG.
Daniel Ballmer

Les contrôles réguliers des automobilistes âgés ne serviraient pratiquement à rien. C’est la conclusion d’une étude du Bureau de prévention des accidents (BPA).

En Suisse, les titulaires d’un permis de conduire sont tenus de passer un examen de contrôle médical tous les deux ans à partir de l’âge de 75 ans. À cette occasion, le médecin de famille vérifie si les seniors convoqués remplissent les conditions médicales minimales fixées pour continuer à conduire. Cela doit contribuer à la sécurité routière dans le pays.

Or, il s’avère que par rapport à la distance parcourue quotidiennement en voiture, les seniors en Suisse ont autant d’accidents graves de la circulation qu’en Allemagne ou en Autriche, où une telle obligation n’existe pas. Le BPA en conclut que ces «attestations» de conduite pour senior n’ont qu’une faible influence positive sur la sécurité routière.

Relever la limite d’âge

Le conseiller national UDC soleurois Walter Wobmann, ne se montre guère surpris par ce constat. Celui-ci avait participé au débat parlementaire pour que la limite d’âge pour les contrôles de conduite soit relevée de 70 à 75 ans.

«Si même le BPA, d’habitude si sévère, arrive à la conclusion que ces attestations pour seniors n’apportent pas grand-chose, on pourrait même envisager, le cas échéant, de relever encore la limite d’âge à 80 ans», déclare le politicien, qui se dit capable d’attendre.

«C’est de la pure folie administrative»

Son collègue de parti Benjamin Giezendanner ne veut quant à lui pas patienter. Le conseiller national argovien souhaite encore étudier l’étude du BPA en détail, mais il se réserve déjà le droit d’intervenir au Parlement pour demander la suppression totale de ces contrôles spéciaux pour seniors: «Pour moi, il s’agit d’une pure folie des autorités qui, en fin de compte, coûte beaucoup et rapporte peu.»

Bien sûr, les contrôles réguliers pourraient être utiles dans certains cas, admet Benjamin Giezendanner. Mais les médecins de famille sont de toute façon tenus d’annoncer les cas où ils constatent qu’un patient n’est probablement plus en état de conduire.

La responsabilité individuelle en jeu?

Le politicien UDC préfère miser sur la responsabilité individuelle. «Il y a beaucoup de gens qui remettent volontairement leur permis de conduire», est-il convaincu. Il ne s’oppose pas non plus à une sensibilisation provenant de l’Etat. Cela s’arrête là.

Si les mesures n’ont pas d’effet, elles doivent être supprimées, estime également le conseiller national PLR bernois Christian Wasserfallen: «Elles ne font que charger le système de santé.» À la place, il serait possible d’effectuer un bref contrôle des réactions et de la maîtrise du véhicule.

Le Bureau de prévention des accidents veut attendre

Le BPA recommande de maintenir les contrôles pour le moment. L’âge du premier check ayant été relevé de 70 à 75 ans en 2019 seulement, il faut attendre de voir comment cela se répercute sur la sécurité.

Si le nombre d’accidents graves causés par des conducteurs âgés n’augmente pas, la limite d’âge pourrait alors être portée à 80 ans, du point de vue du service de prévention. Ce n’est qu’ensuite, que l’on pourrait discuter d’une suppression complète.


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