Markus Burri, père de famille bernois, s'est fait arnaquer. Des escrocs ont utilisé sa carte de crédit pour faire du shopping sur Internet pour près de 3500 francs. La fraude a certes été remarquée mais Markus Burri a dû supporter la plus grande partie des pertes.
En effet, le géant de l'ameublement IKEA, d'où provient sa carte de crédit, ne se sent pas responsable. La Cembra Money Bank, qui gère la carte, n'a pas réagi de manière conciliante et trop lentement, selon l'homme qui habite à Gutenburg (BE). Et le commerçant en électronique Interdiscount, où les escrocs ont fait leurs achats, décline aussi toute responsabilité. «Que je doive maintenant supporter seul les dommages, ce n'est pas juste, peste le père de famille trompé. 2000 francs de dommages parce que tout le monde s'est endormi.»
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C'est le mercredi 10 avril que le technicien réception découvre que sa carte a été utilisée de manière frauduleuse. Peu après 16 heures, l'émetteur de la carte de crédit, Cembra, lui envoie un message lui demandant d'appeler. Au téléphone, il apprend que deux débits de plusieurs milliers de francs ont été effectués. Pourtant, il n'a pas utilisé sa carte de crédit depuis longtemps. La téléphoniste de Cembra lui dit que le service des fraudes vont le contacter, mais de précieuses heures s'écoulent durant lesquelles la fraude aurait peut-être pu être stoppée.
C'était un mail de phishing
Le technicien réception se souvient alors qu'il a récemment reçu un e-mail, soi-disant de Cembra, dans lequel il était invité à confirmer ses données, faute de quoi son compte de carte de crédit serait supprimé. «C'est là que j'ai fait l'erreur, j'ai inscrit la date d'expiration et le Code NIP de la carte, explique Markus Burri. Je me suis fait avoir par un e-mail de phishing!»
Le jeudi matin, Markus Burri appelle à nouveau Cembra. Il apprend que la transaction ne peut pas être annulée. La femme lui conseille d'appeler Interdiscount car il est peut-être encore possible d'arrêter la livraison. «Si la femme m'avait dit cela la veille, j'aurais peut-être eu une chance», s'agace le Bernois. Et les ennuis ne s'arrêtent pas là: Interdiscount ne réagit pas non plus immédiatement lorsque Markus Burri signale la fraude. Leur service n'était pas joignable.
Ce n'est que le lendemain, le vendredi, qu'il parvient à joindre le service compétent chez le distributeur d'électronique. La première commande de 1149 francs peut alors être retenue. Mais la deuxième livraison de 2316 francs est déjà à la poste et sera livrée le jour même. Cela signifie une chose: il était encore temps de stopper la livraison, voire d'intercepter les escrocs. Mais une fois de plus, les choses avancent trop lentement. Le soir, Markus Burri apprend par e-mail que le colis a été livré. Ils n'ont pas pu atteindre La Poste à temps. Les escrocs ont reçu des appareils coûteux, probablement un ou plusieurs téléphones portables, Markus Burri, de son côté, une facture des plus salées.
Détail absurde: Interdiscount ne veut pas révéler à la victime ce que les escrocs ont commandé sur sa facture!
Interdiscount décline toute responsabilité
La police n'a pas non plus de bonnes nouvelles. «Ils m'ont dit que l'adresse était une boîte aux lettres morte et que les chances de succès de l'enquête étaient très faibles», raconte Markus Burri, dépité. De plus, Interdiscount décline toute responsabilité. Même une demande de Blick ne change rien à cette stricte position.
Cembra précise qu'en principe, en cas de fraude, il est toujours de la responsabilité du client de contacter le commerçant pour une annulation. «Nos possibilités en tant qu'intermédiaire de paiement sont ici limitées. Dans ce cas, Cembra a fait preuve de bonne volonté, mais il était déjà trop tard pour l'annulation», déclare la porte-parole Rahel Lehmann.
Elle ajoute qu'elle n'est pas prête à faire preuve d'encore plus de bonne volonté. «Ce sera un apprentissage très coûteux pour moi, déclare Markus Burri. Je ne tomberai certainement plus jamais dans le piège du phishing.»