Mais une majorité veut les protéger quand même
45% des Suisses veulent fermer les frontières aux réfugiés

Le soutien aux réfugiés dans la population a diminué dans plusieurs pays depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour autant, près de 69% des Suisses et plus de 70% des personnes dans le monde considèrent qu'il faut garantir une protection à ceux qui doivent fuir.
Publié: 18.06.2024 à 12:57 heures
Quelque 45% des Suisses estiment qu'il faudrait fermer entièrement la frontière aux réfugiés (archives).
Photo: ENNIO LEANZA
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ATS Agence télégraphique suisse


Malgré une baisse du soutien aux réfugiés au sein de la population, 69% des Suisses et plus de 70% dans le reste du monde souhaitent garantir une protection à ceux qui doivent fuir. Selon un sondage publié mardi à Genève par le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), un quart des Suisses environ se dit opposé au droit des réfugiés d'être accueillis, y compris dans leur pays. Ce résultat met la Suisse dans les 15 Etats où le soutien est le moins important parmi les plus de 50 dans lesquels quelque 33'000 personnes ont été interrogées.

Au total, 45% des Suisses estiment qu'il faut entièrement fermer les frontières aux réfugiés contre 48% qui s'y opposent. Une part similaire affirme que la Suisse accueille davantage de réfugiés que ce qu'elle devrait. Seuls 16% pensent au contraire qu'il en faudrait plus encore.

Les réfugiés peuvent-ils s'intégrer?

Dans le monde, la moitié des personnes interrogées, contre 39% en Suisse, estiment que les réfugiés peuvent s'intégrer. Environ la même part affirme que ceux-ci doivent accéder entièrement à l'emploi et à la santé, contre environ 40% en Suisse. Les habitants de pays habitués à accueillir des réfugiés sont les plus optimistes.

Dans certains d'entre eux et dans les pays occidentaux, ces volumes sont toutefois inférieurs, dit le sondage. Un tiers pensent que les réfugiés peuvent contribuer positivement à la société, et ils sont 38% en Suisse, mais une part aussi importante ont un avis opposé.

Mitigés sur les effets sur l'économie

Les inquiétudes portent notamment sur l'impact pour la sécurité, plus de 30% des Suisses le considérant comme négatif, et les prestations publiques. Au total, 58% des personnes interrogées en Suisse pensent que les étrangers viennent pour des raisons économiques et ne fuient pas des conflits. Et elles sont divisées sur les effets des réfugiés sur l'économie, 30% estimant que ceux-ci sont positifs et 31% affirmant au contraire qu'ils sont négatifs. Seul un quart des Suisses sont favorables au regroupement familial.

Ils sont à peine plus de 20% à considérer que les réfugiés peuvent accéder entièrement à un statut de résidant permanent ou de citoyen. Ce qui place les Suisses dans les dix moins généreux. Ils sont 47% à être favorables à une possibilité partielle d'obtenir ces droits. Trois quarts des réfugiés se trouvent dans des pays pauvres ou à revenus intermédiaires. Près de 40% des personnes interrogées estiment que l'assistance aux pays d'accueil est insuffisante, selon le sondage publié à deux jours de la Journée internationale des réfugiés.

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