La Suisse a-t-elle un problème avec l'immigration en provenance des pays du Maghreb – la Tunisie, le Maroc et l'Algérie? Une récente vague de vols de voitures est, en grande partie, le fait de ressortissants de ces trois pays. De nombreuses personnes impliquées dans du trafic de drogue ou, plus généralement, dans des vols seraient également originaires de cette région.
Mais que disent les chiffres? Et comment la Suisse coopère-t-elle avec les pays d'origines des auteurs de ces délits? Blick vous explique tout.
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Plus de 630 renvois vers le Maghreb
Après l'Afghanistan, le Maroc arrive en deuxième position des pays d'où proviennent le plus grand nombre d'entrées illégales en Suisse. La majeure partie d'entre eux est entrée – ces dernières années – via l'Italie et la frontière sud au Tessin.
En 2023, 634 renvois au total ont été effectués vers des pays du Maghreb, ce qui comprend aussi bien les départs volontaires que les départs forcés. Avec 474 personnes, ce sont en particulier des citoyens algériens qui ont été expulsés vers leur pays d'origine, dont 124 sous contrainte.
Ces chiffres ne sont pas surprenants. Après tout, il existe déjà depuis 2006 un accord dit de réadmission entre l'Algérie et la Suisse, qui règle clairement le rapatriement des personnes dont la demande d'asile a été rejetée.
Pas d'accord avec le Maroc, malgré la migration illégale
Le deuxième groupe de migrants illégaux le plus important de Suisse en 2023 était originaire du Maroc. Or, il n'existe pas d'accord formel entre le Maroc et la Suisse en matière de rapatriement. La Confédération décrit toutefois la coopération des deux pays en la matière comme efficace. Le Secrétariat d'État aux migrations assure qu'il s'efforce depuis l'automne dernier d'améliorer le dialogue migratoire.
Depuis 2012, il existe un partenariat migratoire avec la Tunisie. Celui-ci engage les deux pays à des accords contraignants en matière de migration. Des efforts politiques sont déployés pour négocier un accord migratoire formel avec le Maroc afin d'améliorer encore la gestion des flux migratoires et de renforcer le cadre juridique.