Ces dernières semaines, les salaires de plusieurs cadres supérieurs ont une fois de plus suscité la polémique. Ainsi, on a appris que le patron de l'UBS Sergio Ermotti avait reçu la coquette somme de 14,4 millions de francs pour son travail au cours de l'année 2023. Et le dirigeant de Novartis Vas Narasimhan a, de son côté, empoché 16,2 millions. En comparaison, les salaires des conseillers fédéraux semblent beaucoup plus modestes. Les membres du Conseil fédéral reçoivent chacun 473'000 francs. Viola Amherd reçoit 12'000 francs supplémentaires pendant son année de présidence. Et à cela, s'ajoutent de nombreux privilèges financiers.
Ces avantages comprennent aussi une voiture de fonction avec chauffeur, un forfait pour les frais et le droit à une rente équivalente à la moitié du salaire annuel. En additionnant le tout, cela représente un total de 1,1 million de francs pour les conseillers fédéraux, indiquait récemment la «NZZ». En comparaison avec d'autres chefs d'Etat, ce salaire est en fait absolument exceptionnel.
Joe Biden, bien pauvre face à Viola Amherd
Joe Biden, président de la puissance mondiale que sont les Etats-Unis, ne reçoit «que» l'équivalent de 365'000 francs. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen récolte 400'000 francs, en comprenant ses allocations. Le chancelier allemand Olaf Scholz perçoit 380'000 francs et Emmanuel Macron, malgré un pouvoir bien plus grand que celui d'un membre de l'exécutif suisse, 180'000 francs. Le meilleur salaire parmi les chefs de gouvernement est celui du Singapourien Lee Hsien Loong avec 1,5 million de francs, bonus compris.
Mais la comparaison avec l'étranger n'est que partiellement pertinente. Ainsi, le président de la Banque nationale suisse Thomas Jordan, avec 1,3 million de francs, est mieux loti qu'un membre du gouvernement national – et gagne bien plus que les 170'000 francs de Jerome Powell, le chef de la Réserve fédérale, la plus importante banque centrale du monde.
Le PDG de Swisscom gagne nettement plus
La comparaison avec les salaires des entreprises publiques est également intéressante. Le PDG de Swisscom, Christoph Aeschlimann, se distingue ici avec 1,8 million de francs. Roberto Cirillo (La Poste) et Vincent Ducrot (CFF) se situent dans la fourchette des salaires des conseillers fédéraux, avec environ 1 million de francs.
Cette comparaison ne permet pas de répondre objectivement à la question de savoir si les salaires des conseillers fédéraux sont trop élevés ou trop bas. Il est clair que les salaires bien plus élevés de Sergio Ermotti et de Vas Narasimhan sont en fin de compte une décision privée de l'entreprise et de l'actionnariat. Les détenteurs de droits de vote de l'UBS se prononceront mercredi sur le salaire du PDG lors de la première assemblée générale de la grande banque depuis la fusion.
Les conseillères et conseillers fédéraux sont en revanche des employés du peuple. Et la discussion sur leur «forfait de ski gratuit» de cet hiver a montré que tous les privilèges du gouvernement ne sont pas appréciés. Le Conseil fédéral a finalement déclaré qu'il renoncerait aux abonnements gratuits des Remontées mécaniques suisses à partir de 2025.