L'Union démocratique du centre (UDC) a qualifié ce changement d'«aveu involontaire». Durant les mois d'été, le ministre de l'asile Beat Jans a renforcé les contrôles aux frontières suisses. Ceci en raison du risque élevé d'attentat terroriste pendant le championnat d'Europe de football en Allemagne et les Jeux olympiques en à Paris. La Suisse est certes moins concernée, mais des manifestations telles que les manifestations publiques sont des cibles potentielles d'attaques, selon le conseiller fédéral.
La réaction de l'UDC ne s'est pas fait attendre. Les contrôles systématiques aux frontières conduiraient donc à plus de sécurité! Et s'ils sont efficaces contre le terrorisme, ils seront aussi un moyen de lutter contre l'immigration illégale, pense l'UDC. C'est pourquoi il faut des contrôles systématiques aux frontières, comme le demande le parti avec son initiative sur la protection des frontières.
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Les contrôles aux frontières n'ont rien freiné
Depuis dimanche, les gardes-frontières contrôlent à nouveau moins. Or, les premières observations montrent que l'UDC avait tort. «Nous n'avons pas d'indications que le renforcement temporaire des contrôles à la frontière a eu un impact sur le nombre de demandes d'asile en Suisse», écrit une porte-parole du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) à Blick.
Auparavant, le Conseil fédéral s'était toujours prononcé contre le renforcement des contrôles aux frontières comme solution face à la migration. Et le SEM a maintenu son jugement même après la décision du Conseil fédéral: il continue de considérer que les contrôles ne sont pas un instrument efficace pour endiguer le flux de migrants.
Dans le courant de la semaine, le SEM publiera des précisions sur les conséquences du renforcement. Toutefois, malgré cette évaluation, les demandes de renforcement des contrôles aux frontières devraient rester fortes.
L'Allemagne renforce les contrôles
L'Allemagne a en effet annoncé un renforcement massif des contrôles aux frontières. Dès la semaine prochaine, toutes les frontières nationales allemandes seront contrôlées. Selon la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser, l'objectif est de limiter la migration irrégulière et de se protéger contre le terrorisme islamiste – ce que le Conseil fédéral estime ne pas pouvoir faire.
Nancy Faeser avait déjà ordonné des contrôles à la mi-octobre 2023, mais ceux-ci n'avaient eu lieu que de manière stationnaire aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse. Selon le ministère allemand de l'Intérieur, ils ont été couronnés de succès: lors de ces contrôles, environ 52'000 entrées non autorisées en Allemagne ont été constatées et environ 30'000 d'entre elles ont été refoulées.
Les réactions à la décision allemande ne se sont pas fait attendre. La conseillère nationale UDC Barbara Steinemann a déposé mardi une question à Beat Jans pour savoir pourquoi cette «mesure efficace» pouvait être ordonnée en Allemagne mais «prétendument pas» en Suisse. En fait, les contrôles aux frontières ne sont pas prévus au sein de l'espace Schengen. Si, exceptionnellement, ils doivent tout de même avoir lieu, la Commission européenne doit en être informée.
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Conséquences pour la Suisse
La dernière décision pourrait également avoir des conséquences pour la Suisse, a déclaré Sarah Progin-Theuerkauf, professeur de droit européen et de droit des migrations, à la radio SRF. Davantage de personnes en fuite pourraient être retenues à la frontière et renvoyées en Suisse. Ces personnes pourraient alors décider de rester en Suisse et d'y déposer une demande d'asile.
La pression sur le Conseil fédéral pour plus de contrôles aux frontières ne devrait donc pas diminuer. D'autant plus que la politique d'asile se durcit à de nombreuses frontières européennes. L'Autriche a également renforcé ses contrôles aux frontières, l'Italie ne reprend plus de réfugiés Dublin depuis 2022.