Onze mesures sont plébiscitées
L'immigration inquiète de plus en plus les Suisses

Un nouveau sondage révèle que les Suisses s'inquiètent de plus en plus de l'immigration. Si la plupart d'entre eux rejettent une fermeture totale des frontières, ils souhaitent mettre en place des mesures pour mieux contrôler la population étrangère.
Publié: 10.09.2024 à 05:32 heures
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Dernière mise à jour: 10.09.2024 à 07:14 heures
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Rolf Cavalli et Sophie Reinhardt
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Un nouveau sondage montre que les Suisses portent un regard critique sur l'immigration.

«L’immigration ne peut plus être embellie.» C’est ainsi que les auteurs du «Baromètre des chances 2024» commentent les résultats de leur enquête représentative sur l'immigration. Blick a obtenu les détails et vous les présentent.

En résumé, 65% des 6300 personnes interrogées sont préoccupées par la perspective d'une Suisse à 10 millions d'habitants. Les conséquences négatives de l'immigration prennent le pas sur les effets positifs comme la croissance économique.

Mais subtilité, ce n'est pas la migration en tant que telle ni la peur de la surpopulation étrangère qui sont au premier plan. Les personnes interrogées redoutent surtout les conséquences de la migration telles que la pénurie de logements, les infrastructures surchargées et la pollution de l'environnement.

La population augmente et les soucis avec elle

Aujourd'hui, la population suisse s'élève à environ 9 millions d'habitants, soit une augmentation l'année dernière de 145'400 personnes. Face à cette situation, de plus en plus de Suisses estiment qu'il faut agir. Le graphique ci-dessous met en évidence l'évolution depuis 2020 des préoccupations liées à l'immigration.

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Au fil des années, les partisans des Vert-e-s et du Parti socialiste (PS) considèrent l'immigration comme moins problématique que la moyenne. De l'autre côté, le constat est inverse: la base de l'Union démocratique du centre (UDC) considère depuis des années qu'il est toujours aussi nécessaire d'agir en matière d'immigration. Rien d'étonnant à cette position: c'est le thème central de l'UDC. Si les avis des sympathisants du parti agrarien et de la gauche n'ont guère évolués, l'inquiétude augmente dans les autres partis.

Pénurie de logements et congestion du trafic

Les seuls effets perçus positivement sont la croissance économique et l'enrichissement culturel liés à l'immigration. En revanche, les douze autres points sont évalués négativement. Ce qui est le plus souvent mis en avant est la crainte d'une pénurie de logement et la surchage du trafic en raison de la hausse de la population. Bien que les impacts potentiels sur la sécurité intérieure, l'État social et le système de santé soient considérés comme moins marqués, ils demeurent également perçus défavorablement (voir graphique pour la liste complète).

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La croissance économique, bien que perçue positivement dans le contexte de l'immigration, suscite des interrogations. En effet, une large part de la population n'a pas le sentiment d'avoir bénéficié de cette progression. Seules les personnes ayant un niveau de formation élevé ainsi qu'une petite majorité des partisans du Parti libéral-radical considèrent profiter de cette croissance.

Un système de points pour les migrants

Mais alors que faire contre les conséquences redoutées de l'immigration? DemoScope, un institut de recherche, a soumis 20 propositions aux personnes interrogées: onze mesures obtiennent la majorité, tandis que neuf échouent.

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Les mesures les plus populaires sont le développement des transports publics et ainsi que celles visant à optimiser l'exploitation du potentiel de travail indigène, telles que la création de crèches supplémentaires, l'extension des congés parentaux et les avantages fiscaux pour prolonger l'activité au-delà de l'âge de la retraite. Par ailleurs, le plafonnement des loyers et l'interdiction de classer davantage de terres agricoles en zone à bâtir ont été approuvés de justesse.

Hormis les mesures visant les conséquences de l'immigration, les propositions concernant la réglementation de la migration elle-même recueillent également un large soutien. La principale d'entre elles est l'instauration d'un système de points inspiré du modèle canadien. Dans le pays d'Amérique du Nord, seuls les candidats remplissant des critères précis tels que la formation ou encore les compétences linguistiques sont autorisés à s'installer.

En Suisse, 65% des sondés sont favorables à une telle réforme. En plus, 53% des personnes interrogées soutiennent l'introduction d'une taxe d'immigration qui obligerait les nouveaux arrivants à contribuer davantage aux infrastructures publiques durant leurs premières années dans le pays.

Des mesures qui vont trop loin

Certaines mesures suscitent toutefois des réticences auprès de la majorité des Suisses. Parmi elles, la construction de nouvelles routes ou encore la mise en place d'un mobility pricing généralisé, une taxe appliquée à chaque kilomètre parcouru en voiture (voir graphique).

Une majorité claire rejette les propositions extrêmes en matière de contrôle de l'immigration. En effet, 28% sont favorables à l'arrêt total de l'immigration. À l'inverse, seuls 19% des sondés soutiennent une ouverture complète des frontières sans aucune régulation. Selon les données recueillies, 61% des personnes interrogées s'opposent à une fermeture complète des frontières.

La population n'a pas encore été consultée sur l'initiative «Pas de Suisse à 10 millions» lancée par l'UDC. Cette dernière vise à limiter la population permanente à 10 millions d'ici à 2050. Le politologue Michael Hermann estime que cette initiative a actuellement de bonnes chances de succès.

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