La cinquième vague de Covid frappe la Suisse de plein fouet. Les chiffres atteignent de nouveaux records. Mercredi, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) annonçait 10’466 nouvelles infections, 22 décès et le chiffre massif de 140 hospitalisations.
Le personnel soignant est à bout de souffle. Mercredi, l’hôpital universitaire de Zurich tirait la sonnette d’alarme. En un mois, le nombre de patients atteints du Covid y a plus que doublé. Près de 43 patients sont aux soins intensifs, dont 24 sous respirateur.
«Il n’y a plus lits disponibles aux soins intensifs pour de nouveaux patients», a déclaré Peter Steiger de l’hôpital universitaire de Zurich à la SRF. Même les transferts vers d’autres établissements ne sont plus possibles. «La situation est vraiment grave», souffle-t-il.
Report des opérations
La situation ne touche pas que la ville de Zurich en particulier. Plus aucun lit de soins intensifs n’est disponible dans l’entièreté du canton le plus peuplé du pays. Les hôpitaux sont tout simplement saturés.
Ce n’est pas tout. Le personnel soignant, à bout de nerfs, démissionne en masse. Ce qui a une répercussion directe sur la quantité de lits disponibles. Le scénario qui s'est produit à Berne s'est répété à Zurich: «Le nombre de lits de soins intensifs a dû être diminué», a expliqué à Blick Manuela Britschgi, la porte-parole de l’hôpital. Chaque jour, les différents services examinent quelles opérations doivent être reportées.
Un quart du personnel d’un hôpital bâlois est absent
Berne et Zurich ne sont pas les seuls cantons à être confrontés à ce problème. Saint-Gall ainsi que les deux cantons bâlois en souffrent également. À l’hôpital universitaire de Bâle, 25% du personnel des soins intensifs est absent pour cause de maladie.
L’épuisement complet du personnel hospitalier explique — évidemment — ces absences. Il y en a d'autres: des cas d’infections post-vaccinales ou des personnes restées en quarantaine chez eux à cause d’un cas positif à l’école de leurs enfants. L’hôpital universitaire de Bâle est désespéré au point d’engager en grande quantité des personnes non qualifiées pour soulager son personnel.
Des collaborateurs sortis de leurs congés
La surcharge va non seulement perdurer, elle va s'aggraver. Les établissements bernois sont déjà en «Code rouge». L’hôpital Salem de Berne aurait déjà averti ses médecins que «les admissions de cas urgents devraient être limitées».
La clinique Hirslanden de Berne essaie d’exploiter toutes les possibilités pour ramener du personnel. «Nous faisons revenir tous les collaborateurs possibles de leur congé», nous dit-on.
la situation est pareille dans de nombreux autres cantons alémaniques. Les hôpitaux de Soleure annoncent que leur service de soins intensifs est plein. Pareil à Lucerne. «Des interventions ont dû être reportées afin de pouvoir prendre en charge plus de monde», a déclaré à Blick le directeur de la santé lucernois Guido Graf.
«C’est un cauchemar»
Le pire va peut-être avoir lieu à Schwytz. Ses hôpitaux transfèrent déjà des patients dans d’autres cantons, mais cela ne sera bientôt plus possible. Le médecin-chef Stephan Jakob évoque un «cauchemar» et laisse planer la menace du triage.
Il prévient: «Si une autre vague arrive maintenant, nous nous retrouverons dans une situation où nous disposerons de deux lits pour dix patients.»
(Adaptation par Alexandre Cudré)