La somme colossale de 7,4 milliards de francs en prêts Covid n'a pas encore été remboursée en Suisse, révèle «La Tribune de Genève». Sur 137’000 entreprises soutenues durant la crise sanitaire, plus de la moitié sont encore endettées. À Genève, seulement 3200 prêts sur 10’000 ont été soldés.
Dans l'œil du cyclone, le secteur de la restauration, la construction et le commerce de détail luttent pour s'acquitter de leurs dettes. Selon la «Tribune», ils sont plombés par des taux d'intérêt imposés l'an dernier par la Confédération.
Un «cadeau empoisonné»
Ana Roch est députée du Mouvement citoyen genevois (MCG) au Grand Conseil. Elle dirige une PME (pour petites et moyennes entreprises) genevoise active dans le bâtiment.
L'élue témoigne de cet étranglement financier, avec un prêt de 400’000 francs qui pèse encore plus lourd depuis l’introduction d'un intérêt de 1,5% par la Confédération, l'an dernier. Le terme «cadeau empoisonné» est utilisé par Roch pour qualifier l'aide reçue, qui maintenant menace la liquidité de son entreprise avec des remboursements trimestriels de 20’000 francs.
Une certaine rigidité bancaire
La députée déplore l'absence de dialogue et le manque d'écoute de la part des banques et du Cautionnement romand, société de recouvrement située dans le canton de Vaud. La Nouvelle organisation des entrepreneurs (NODE), qui compte surtout des petits commerçants, appelle à plus de souplesse pour les PME. Yves Menoud, cosecrétaire patronal, souligne que les banques devraient être compréhensives vu les garanties fédérales.
À lire aussi
La Fondation d’aide aux entreprises (FAE) admet aussi une certaine rigidité bancaire. Mais elle rappelle que la Confédération, comme le Cautionnement romand, sont de simples garants. Le seul vrai interlocuteur est la banque.