Les likes odieux de Mountazar Jaffar
Cet élu socialiste romand visé par une plainte pour antisémitisme

Les likes odieux de l'élu socialiste Mountazar Jaffar avaient fait polémique au mois de mai. Watson révèle que la Communauté israélite de Lausanne et la LICRA Vaud l'attaquent en justice.
Publié: 18.07.2024 à 11:39 heures
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Dernière mise à jour: 18.07.2024 à 15:33 heures
Le Ministère public n'a pas encore décidé de la suite à donner à la dénonciation qui vise Mountazar Jaffar, conseiller communal socialiste lausannois et doctorant à l'Université de Lausanne.
Photo: Ali h. Mohamed
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

La mise en garde donnée par le Parti socialiste (PS) et les réactions au ton grave de ses cadres n’ont pas suffi à éteindre l’incendie. La Communauté israélite de Lausanne (CIL) et la LICRA Vaud (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) attaquent en justice le conseiller communal (législatif) du parti à la rose Mountazar Jaffar pour antisémitisme, révèle ce mercredi 17 juillet Watson.

La dénonciation pénale citée par nos confrères se réfère à trois likes de l’élu sur des tweets publiés entre le 23 décembre 2023 et le 5 mai dernier. Des faits épinglés par «Le Matin Dimanche» dans une enquête plus largement consacrée aux partis pris pro-Hamas et pro-Iran d’activistes romands, dans le contexte de la guerre à Gaza.

Pour la CIL, «le caractère antisémite de tweets litigieux est sans équivoque». Elle enchaîne: «Mountazar Jaffar s’est rendu coupable à tout le moins de l’infraction de discrimination et incitation à la haine (art. 261bis du Code pénale).»

«Propage l’idéologie antisémite»

De quoi parle-t-on? L’une des publications concernées montre un drapeau français floqué d’une étoile de David et un chandelier à sept branches placé devant un château qui pourrait être celui de l’Elysée. La légende dit: «La France est sous tutelle sioniste. Êtes-vous d’accord?» Elie Elkaïm, président de la CIL et ancien bâtonnier de l’ordre des avocats vaudois, toujours interrogé par Watson, estime que «cette image véhicule et propage l’idéologie antisémite selon laquelle les juifs dicteraient leur conduite aux hauts dirigeants afin de dominer le monde».

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Tandis que le Ministère public réfléchit à la suite à donner à cette dénonciation, celui qui est aussi doctorant et assistant en sciences politiques à l’Université de Lausanne (UNIL) n’a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères. Louis Dana, chef du groupe socialiste à l’organe délibérant de la capitale vaudoise, ne commente pas l’affaire en cours, mais en précise le cadre général: «Je rappelle que le PS Vaud et le PS Lausannois ont à l’époque jugé problématiques et inacceptables les likes de Monsieur Mountazar Jaffar, que ce dernier a fait l’objet d’une procédure disciplinaire, qui lui a valu un avertissement.»

Le chargé de mobilisation et de campagne au Parti socialiste suisse développe son propos: «Le PS Vaud et le PS lausannois ont estimé, après avoir entendu les explications et les regrets de Monsieur Mountazar Jaffar, ainsi que ses engagements pris contre toute forme d’antisémitisme et pour le droit d’Israël à exister, qu’il n’y avait pas lieu de le sanctionner. Cela n’ôte rien au caractère problématique, en soi, des tweets et des likes en question.»

EDIT: Si le Parti socialiste (PS) a bel et bien averti Mountazar Jaffar, il ne l'a formellement pas blâmé, contrairement à ce que nous écrivions dans la première version de cet article. 

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